La nouvelle loi anti-masques représente une attaque fondamentale contre le droit démocratique de manifester. Une nouvelle étape dramatique a été franchie par l’État autoritaire de Hong Kong. Le gouvernement de Carrie Lam s’engage dans la tactique visant à peu à peu imposer diverses lois d’urgence (en vertu de lois datant de l’époque coloniale britannique) dans l’espoir de « faire lentement bouillir la grenouille ». Il est clair que des lois plus répressives se préparent et que la loi anti-masque a valeur de test.
Déclaration de Socialist Action (CIO-Hong Kong)
- La lutte contre le PCC aujourd’hui : Participez à nos réunions ouvertes consacrées au mouvement de masse à Hong Kong ! Le 10 octobre à Bruxelles (plus d’infos) et le 15 octobre à Liège (plus d’infos).
La plupart des manifestants portent des masques pour se défendre contre la machine d’État qui possède la technologie de reconnaissance faciale la plus avancée au monde. Ces masques ne seraient pas nécessaires si la société n’était pas gouvernée par une dictature maléfique. Mais nous sommes à Hong Kong en 2019. Des travailleurs et des syndicalistes sont licenciés pour avoir participé à des grèves ou simplement pour avoir critiqué le gouvernement. Notre droit de nous défendre contre un tel Etat et un tel système est donc incontestable.
Pourquoi le gouvernement n’interdit-il pas les gaz lacrymogènes s’il veut que les gens cessent de porter des masques ? Pourquoi ne freine-t-il pas la police ? Parce que la dictature du PCC exige de la police qu’elle recourt à une violence toujours plus dangereuse comme démonstration de force du régime chinois. Elle exige que la police ne soit jamais démasquée, ne fasse jamais l’objet d’une enquête et ne soit tenue responsable d’aucun de ses crimes. La brutalité policière sans cesse plus grave représente la vengeance de la dictature face à l’humiliation qu’elle a subie. Elle s’est révélée incapable de maîtriser des manifestations de masse qui durent maintenant depuis quatre mois.
Le gouvernement justifie son interdiction en se servant de pays « démocratiques » comme la France où le port de masques est également interdit. Et bien honte aussi à ces gouvernements ! À Hong Kong, il est évident que cette politique vise à davantage renforcer le caractère policier d’un État hors de contrôle qui n’hésite pas à tirer à balles réelles de même qu’à affaiblir davantage le droit de manifester. Mais cette mesure n’est pas destinée à être couronnée de succès.
Les masses doivent défier cette loi autoritaire, tout comme nous devons défier l’interdiction des manifestations par la police. La défense de nos droits démocratiques exige une action collective de masse et non des actes individuels qui dissipent la résistance. La réponse populaire devrait être : « que tout le monde se masque » !
Le but de l’interdiction des masques est clairement de tenter de diviser le mouvement en isolant la jeunesse combattive. Pour y répondre, il faut collectivement décider d’une riposte qui soit un défi de masse. Cela démontre la nécessité d’une plus grande organisation des manifestations de masse, par le biais de comités d’action démocratiques. L’approche décentralisée et spontanée qui caractérise les protestations depuis 4 mois est compréhensible au regard de la méfiance vis-à-vis de la faiblesse des dirigeants pan-démocratiques, mais cela atteint l’impasse.
La clé pour la victoire réside dans une meilleure organisation reposant sur une orientation envers les lieux de travail et les écoles, sur la création de comités de grève et sur la préparation d’une véritable grève générale visant à paralyser l’économie. Parallèlement, il faut lancer un appel aux masses chinoises continentales pour mener une lutte commune contre la dictature.