ArcelorMittal : Sauvons l’emploi ! Pour un plan d’action offensif vers la nationalisation de la sidérurgie !

Grève générale de 24 heures et manifestation ce mercredi 7 décembre 2011 à Liège 10h aux Terrasses (au «Torè»)

Ce 7 décembre, pour la première fois, les Métallos partent à l’attaque de concert à travers toute l’Europe pour mettre à l’arrêt les sites européens d’ArcelorMittal. Ce mot d’ordre de grève européenne est un bon exemple du type de riposte nécessaire aujourd’hui pour que les travailleurs puissent se dégager de l’emprise de la dictature des marchés.

“Mittal mérite, à lui tout seul, une révolution !”

Le matin du 26 octobre, soit 14 jours après l’annonce de la direction d’ArcelorMittal, la ville de Seraing était noire de monde, littéralement occupée par quelques 10.000 personnes. A la tribune, on a notamment pu entendre Francis Gomez (le président de la FGTB Métal-Liège) qualifier Lakshmi Mittal de ‘‘poison public qui ne pense qu’à une seule chose : le fric (…) Il a besoin de beaucoup d’argent, et pas seulement pour le mariage de sa fille, le plus cher du siècle, mais pour racheter un ensemble de mines et avoir le monopole de la sidérurgie, être le maître des prix, avoir encore plus d’argent ! Mittal mérite, à lui tout seul, une révolution !’’ La clameur de la foule ne laissait à ce moment aucun doute quant à sa volonté d’aller de l’avant et de concrétiser ce terme de ‘‘révolution’’. Hélas, à partir de ce fameux 26 octobre, le doute et l’incertitude régnaient quant à la prochaine étape de la lutte jusqu’à la confirmation, à la novembre, d’une action coordonnée à l’échelle européenne pour le 7 décembre.

Le potentiel est immense. Que ce soit lors du rassemblement du 26 octobre et des trois cortèges qui l’ont précédé ou encore lors des divers moments de campagne que les militants du PSL ont pu mener à Liège, le sentiment de solidarité de la population a été remarquable. Lors de la grève des ateliers de la SNCB le 9 novembre, au piquet de Kinkempois, nous avons pu constater avec quelle fierté les cheminots accueillaient la délégation de métallos venue en soutien. Il y a un ‘‘effet ArcelorMittal’’.

simple pomme pourrie ?

Au Parlement Européen, le député Paul Murphy, élu de notre parti-frère irlandais le Socialist Party, a dénoncé les efforts visant à faire croire qu’ArcelorMittal est simplement ‘‘une pomme pourrie isolée’’ : ‘‘ce n’est pas le cas: elle provient d’un arbre constitué de pommes pourries; d’une tendance d’entreprises rentables qui utilisent la crise comme excuse pour jeter dehors des milliers, ou des dizaines de milliers, de travailleurs afin de maximaliser des profits déjà considérables et de les pousser encore plus loin.’’

La FGTB wallonne est allée dans le même sens en recensant les récentes suppressions d’emplois dans des entreprises rentables : 377 suppressions d’emploi à Mons (Sapa RC Profiles, Dayco Sacic…), 335 à Mouscron et Tournai (La Redoute, 3 Suisses, Hot Cuisine, Synthomer…), plus de 100 à Charleroi (Aperam, ArcelorMittal Fontaine,…), 220 dans la Région du Centre (Technic Gum, Bongs…) ainsi que 520 menaces de suppressions d’emploi (Durobor, JM Hoff Services…), etc.

En 2003 déjà, 50.000 manifestants avaient occupé le centre-ville de Liège contre la menace de fermeture de la phase à chaud par Arcelor (qui n’avait pas encore été racheté par Mittal), la plus imposante manifestation ouvrière à Liège depuis la grande grève générale de 60-61. Le 7 décembre peut devenir une journée historique où ce nombre sera dépassé, avec une grève générale de 24 heures dans la région liégeoise, et ce dans le cadre d’un mouvement de lutte européen. Une première. Que faire ensuite ?

‘‘Récupérons nos outils, et que dégagent les rapaces !’’

Comme le dit la délégation syndicale FGTB d’ArcelorMittal Liège: ‘‘Si Mittal décide de nous traiter comme de la merde, qu’il dégage ! Nous, on se battra pour reprendre notre avenir en main. On n’est pas condamnés à se laisser dépouiller par les financiers et les actionnaires. Le savoir-faire, la maîtrise technique, la production, la qualité, c’est nous. Ce sont les travailleurs. Ces outils sont les nôtres, et on a l’intention de continuer à les faire vivre, et nous en même temps.’’ Ce constat, nous le soutenons aussi. Tout comme en 2003, nous défendons la nationalisation de la sidérurgie, mais en précisant : sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnité.

Comme première étape en cette direction, pourquoi ne pas occuper le site ? Voilà qui serait une démonstration éclatante du pouvoir des travailleurs tout en fournissant un espace de débat collectif et démocratique pour décider par assemblées générales souveraines de la suite du mouvement. Ce serait aussi la meilleure des façons de s’assurer qu’une nationalisation de l’outil ne revienne pas à une gestion capitaliste de l’entreprise par des managers du type de ceux contre lesquels doivent se battre les camarades de la SNCB.

Imaginons encore quelle formidable inspiration cela constituerait pour les travailleurs à travers le monde ! Cette année 2011 a été marquée par l’émergence de mouvements qui faisaient référence les uns aux autres, des occupations de places en Afrique du Nord et au Moyen Orient vers celles d’Espagne et de Grèce, puis au mouvement ‘‘Occupy Wall Street’’ aux USA. Il est possible de donner une nouvelle impulsion aux protestations internationales en accentuant que la meilleure manière de s’attaquer au système, c’est d’occuper les moyens de productions et d’en revendiquer la propriété. Ce n’est que de cette façon que nous pourrontssaper les bases de la dictature des marchés.

Au niveau international encore, le mouvement européen initié par la Fédération européenne des Métallurgistes (FEM) doit être considéré comme un premier pas vers une grève générale européenne contre l’austérité. ArcelorMittal n’est pas un évènement isolé, mais une expression supplémentaire de l’échec du capitalisme à fournir des perspectives d’avenir aux générations actuelles et futures. La logique de Mittal est identique à celle de Lagarde au FMI, de Monti en Italie et de Papademos en Grèce : face à un ennemi bien organisé au niveau international, ripostons ensemble !

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