La santé en lutte – Nous avons besoin de plus de personnel et de plus de moyens !

Assemblée générale La Santé en Lutte

Depuis plusieurs mois maintenant, le personnel de différentes institutions de soins est mobilisé pour réagir à la dégradation constante de leurs conditions de travail. Dans ce cadre, une grande Assemblée Générale de rentrée de La Santé en Lutte était organisée vendredi dernier à Bruxelles. Le texte ci-dessous est tiré du tract Hypertension (1) qui y a été distribué. Nous vous invitons par ailleurs à lire l’interview que nous avons réalisée de Karim Brikci, délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta ainsi qu’à vous rendre sur le groupe Facebook La Santé en Lutte

On exige toujours plus avec moins de personnel. Les soins sont enchaînés les uns après les autres, à la chaîne, sans plus avoir de temps pour les patients. La pression et la dégradation des conditions de travail sont devenues insoutenables. La dimension humaine des soins a été détruite par la charge de travail et la transformation des hôpitaux en usines. Des tableaux Excel interprétés par des consultants externes, ou autres bureaucrates, ne permettront jamais de saisir la réalité de terrain.

“Sous le gouvernement Di Rupo, plus de 4 milliards d’euros ont été économisés dans l’assurance-maladie, dont 1 milliard d’euros ‘‘d’économies nettes’’. Sous celui de Michel, le compteur a été augmenté de 3,84 milliards d’euros, dont plus de la moitié sont des économies nettes’’(2). Nous sommes au début d’une véritable crise des soins de santé. Avec trop peu de moyens, un désinvestissement chronique et la commercialisation progressive de la santé, impossible que celle-ci fonctionne correctement !

Tout ceci n’est pas une fatalité. Nous partageons matin et soir ce constat sur nos lieux de travail. La Santé en Lutte est un espace de convergence pour toutes les travailleuses et les travailleurs de la santé, afin de sortir de notre isolement et prendre conscience de notre force collective. Avec la grève des hôpitaux publics bruxellois le 3 juin, les mardis des blouses blanches et le mouvement dans les maisons de repos, le mouvement des travailleurs de la santé s’étend. Cela offre l’opportunité d’élaborer tous ensemble, avec la participation des différents syndicats, un plan d’action crescendo vers une journée d’action nationale commune pour tous les secteurs confondus de la santé.

Dans une interview au Soir, Robert Verteneuil, le président de la FGTB a raison d’expliquer que le signal donné par les électeurs le 26 mai dernier, c’est celui des préoccupations sociales. Pour y répondre, il propose un plan national d’urgence socio-climatique : augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs via les salaires, relever la pension minimum à 1500€ net, le salaire minimum à 14€/heure brut, les minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté et des investissements dans le social et le climat. C’est un bon programme dans lequel La Santé en Lutte peut s’inscrire : les investissements publics nécessaires dans le secteur sont importants.

La formulation de nos revendications peut varier, qu’on soit dans le public ou le non-marchand, dans les hôpitaux, les
maison de repos, les soins à domicile, au SIAMU… Mais nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes.

  • Un refinancement public massif de la santé pour de l’engagement de personnel supplémentaire, de bonne conditions de travail et des soins de qualité pour tous.
  • Une augmentation de l’ensemble des salaires et un minimum de 14€/heure soit 2300€ brut par mois.
  • Un renforcement du système fédéral de sécurité sociale, pas de scission de celle-ci !
  • Une réduction du temps de travail à 30h semaine pour permettre un travail à long terme dans le secteur, avec
    embauches compensatoires, sans pertes de salaires et avec une interdiction formelle du travail à temps partiel
    involontaire.
  • Mettons un terme à la privatisation et à la commercialisation de la santé. Pour un service public national de santé gratuit,
    sous contrôle démocratique de la collectivité. Y compris la partie rentable du secteur, l’industrie pharmaceutique, duquel serait bannie l’avidité du privé.
  1. Hypertension (version néerlandophone : ‘Polsslag’) a vu le jour lors de la Colère Blanche (2004-2005) comme journal d’action pour des militants syndicaux combatifs et critiques, tant à la CSC qu’à la FGTB dans le secteur de la santé. Ce réseau s’est créé à l’initiative de délégués membres du Parti Socialiste de Lutte (PSL), mais est ouvert à tout activiste combatif dans le secteur. Contact : www.socialisme.be / info@socialisme.be
  2. Service national d’études des mutualités socialistes, décembre 2017.

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