De la canicule à l’enfer sur terre ? Le vrai problème climatique, c’est le capitalisme !

Greta Thunberg, ‘‘prêtresse climato-hystérique’’ et ‘‘gourou apocalyptique’’ ? C’est en ces termes que fut reçue la jeune militante suédoise à l’Assemblée nationale française par le petit monde politico-médiatique. Sur son blog, le philosophe français Michel Onfray se distingua par l’ignominie de ses propos en dénigrant le physique et le syndrome d’Asperger ‘‘d’une jeune fille qui a le visage, l’âge, le sexe et le corps d’un cyborg du troisième millénaire.’’

Par Sébastien (liège)

Si cette violence provient principalement des milieux d’extrême-droite (des nationalistes flamands ont agressé physiquement Anuna De Wever au festival Pukkelpop), plusieurs représentants de partis traditionnels ont grandement participé à propager cette haine auprès du grand public. Plusieurs mois après les mobilisations historiques de centaines de milliers de jeunes, ces agressions illustrent l’inquiétude croissante des climato-sceptiques, mais aussi de ceux qui savent pertinemment quels sont les dangers qui nous font face, mais choisissent délibérément de ne rien faire. Ou qui choisissent de limiter les réponses à apporter afin d’éviter qu’elles ne s’en prennent au système capitaliste qui joue un rôle moteur dans l’existence et l’accélération de la crise environnementale.

Le capitalisme tue et ils le savent

Et pour cause, ce système est responsable de la production de 1.400 milliards de tonnes de CO2 depuis le début de l’industrialisation. Depuis, la biodiversité ne cesse de décliner. Les grandes entreprises déboursent des sommes astronomiques pour nous persuader que leur production est respectueuse de l’environnement. Pourtant, la consommation de charbon continue de croître. Celle du pétrole vient pour la première fois de passer les 100 millions de barils par jour !

Dans ‘‘L’homme a mangé la Terre’’, le documentariste Jean-Robert Viallet rappelle que la révolution industrielle, avec son cortège de pollution, ne s’est pas faite dans une inconscience modernisatrice : ‘‘Des milliers de procès sur la pollution industrielle encombrent les archives et témoignent de l’ancienneté des dommages environnementaux. Les bilans comptables des usines chimiques montrent que, chaque année, les industriels dédommageaient leurs voisins pour les récoltes perdues et pour la dégradation de leur environnement.’’ Or, les médecins des XVIIIe et XIXe siècle faisaient déjà de l’environnement le déterminant essentiel de la santé. Décennie après décennie, deux siècles durant, les alertes n’ont jamais cessé. Deux siècles durant, les lobbies industriels se sont organisés pour les étouffer.

Plus de temps à perdre !

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’il reste 11 ans pour imposer une alternative radicale afin d’éviter les effets les plus graves du changement climatique. Le cabinet indépendant Carbone 4 vient de publier une étude déclarant que l’effort individuel ne peut suffire pour s’engager sur la voie de la transition écologique. Les chercheurs expliquent que nous devons exiger une transformation radicale du système et qu’il revient à l’État et aux entreprises, en tant que principaux responsables, de fournir trois quarts de l’effort climatique.

Ne soyons donc pas dupes : une lutte collective contre ce système est essentielle. Elle doit être orientée vers une collectivisation des moyens de production, car on ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas. Seule une prise en mains des secteurs-clés économiques sous la gestion et le contrôle démocratiques de la collectivité, une transformation socialiste de la société, pourra limiter la casse. À ce stade, ce n’est plus un slogan mais une nécessité vitale. Renforçons les différentes mobilisations prévues ce mois-ci et profitons-en pour discuter du programme et de la méthode pour contrôler et déterminer ce que nous produisons dans le respect de l’humanité et de la planète !

  • 20 septembre : Grève écolière dans le cadre de la 3e journée internationale de grève pour le climat. RDV à 13h30 gare de Bruxelles-Nord.
  • 21 septembre : ‘‘Mobilisation Historique contre le système’’ à Paris.
  • 22 septembre : Action ‘‘Rise for Climate’’ à Bruxelles.
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