Leur système est en faillite : faisons leur payer la casse !

Crise politique. Menace climatique. Et une nouvelle récession ?

Les signes inquiétants d’un ralentissement de la croissance et d’une crise se multiplient à travers le monde. On s’attend à une contraction économique pour le troisième trimestre en Allemagne, le pionnier économique de longue date de la zone euro qui constitue par ailleurs un important marché d’exportation pour la Belgique. En Italie, la troisième économie d’Europe, le capitalisme se dirige également vers une année de croissance nulle, voire de récession. Le gouvernement populiste s’est effondré. Le pays gémit sous une dette publique de 132% du Produit intérieur brut (PIB).

Par Peter (Louvain)

Le capitalisme mondial est embourbé dans un marécage de problèmes. Il y a le Brexit fin octobre et la guerre commerciale prolongée entre les Etats-Unis et la Chine dans un contexte de ralentissement de la croissance dans tous les secteurs de l’économie mondiale. La question fondamentale est celle-ci : les patrons parviendront-ils à nouveau à nous faire payer la crise, comme ce fut le cas après celle de 2008 ?

La classe dirigeante tentera de transformer le ralentissement économique ou la récession en pertes d’emplois, réductions de salaire, rabotage des pensions, restriction des avantages sociaux et destruction de nos services publics pourtant essentiels. Face à elle se trouve la puissance potentielle de la classe ouvrière et des jeunes, dans la lutte pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure, pour une pension de 1.500 euros minimum, pour la réduction du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires, pour des investissements publics dans la mobilité et le logement social, etc. Une lutte historique pour une autre société nous attend afin que ces revendications deviennent des réalisations.

C’est dans cette conjoncture économique morose que, selon le Bureau du Plan, le gouvernement fédéral belge devra faire face à un déficit budgétaire de 9,6 milliards d’euros l’an prochain. Dans ce contexte s’inscrit également la difficile formation de gouvernements bourgeois affaiblis au niveau régional et national, des coalitions composées de perdants.

Une élite capitaliste déconnectée du monde et insatiable

On manque d’argent ? Le CEO de BPost, Koen Van Gerven reçoit un ‘‘parachute doré’’ de 500.000 euros ! En plus de son salaire de 600.000 euros par an… Pour les sociétés du BEL20 (les principales entreprises belges cotées en Bourse), le salaire annuel d’un CEO est encore plus élevé : en moyenne près de 2 millions d’euros. Comparez cela à l’augmentation salariale maximale de 1,1 % pour les travailleurs comprise dans l’Accord Interprofessionnel (AIP) de cette année ! ‘‘Je n’ai aucun problème avec le fait que les personnes qui occupent des postes de direction gagnent 3 ou 4 fois plus, mais pas 50 fois plus’’, a fait remarquer à juste titre Raoul Hedebouw (PTB). Pour le PSL, un tel plafond de rémunération doit être considéré comme une étape intermédiaire dans l’objectif d’un contrôle et d’une gestion démocratiques de l’économie par les travailleurs. Nous ne pourrons en faire l’économie si l’on veut efficacement mettre un terme à la crise néolibérale.

Au deuxième trimestre, les 1.200 sociétés les plus capitalisées au monde ont distribué un montant record de 513,8 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires. (La Libre, 21/8/19). En 2018, les entreprises belges ont expédié pas moins de 206 milliards d’euros vers les paradis fiscaux. L’année précédente, c’était 129 milliards d’euros… Si quelqu’un cherche à combler le trou dans le budget et à améliorer notre pouvoir d’achat et le financement des services publics, c’est là qu’il faut aller ! Selon le Professeur Denis-Emmanuel Philippe (Université de Liège), la cellule ‘‘paradis fiscaux’’ du SPF Finances étudie cette fuite de capitaux avec…. 4 employés à peine ! (LL, 21/8/19)

Cela n’a pas empêché 50 chefs d’entreprise flamands d’exiger une réduction supplémentaire de l’impôt sur les sociétés à 20% en plus d’un service communautaire pour les chômeurs. Une richesse inouïe d’un côté et une pauvreté croissante de l’autre : une telle société est malade.

Maintenant, nous savons aussi pourquoi la N-VA et le Vlaams Belang font tout leur possible pour détourner l’attention vers les migrants. Cela leur fait office de paratonnerre pour dévier l’attention du braquage organisé par les plus riches du pays, de la pénurie d’emplois bien payés ou de logements abordables et de l’absence de perspectives d’avenir. Le Vlaams Belang a jeté tous ses slogans prétendument sociaux par la fenêtre une fois les élections passées. Aujourd’hui, le parti considère que le cadeau de départ de 500.000 euros pour le CEO de Bpost est parfaitement normal.

En Wallonie, le MR, le partenaire choisi par le PS, propose que les mesures vertes ne ‘‘sanctionnent’’ pas les entreprises. En Flandre, à Bruxelles et en Wallonie, les listes d’attente pour les logements sociaux continueront de s’allonger. A Bruxelles, il faut attendre entre 8 et 10 ans !

Les syndicats doivent lutter en masse contre les nouvelles autorités publiques austéritaires. Pas en ordre dispersé, mais tous ensemble. Si le capitalisme ne peut pas distribuer la richesse d’une manière équitable – une utopie dans ce système basé sur les profits et la crise – alors nous devons lutter pour une planification socialiste démocratique des immenses richesses actuelles.

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