Un jour dans l’histoire de la lutte des classes – Mamadou Addi Bâ, résistant guinéen antinazi

Né en 1913 en Guinée, Mamadou Addi Bâ arrive en France en 1937 où il travaille comme domestique. En novembre 1939 il s’engage comme tirailleur volontaire dans une division d’infanterie coloniale qui livre en mai 1940 de violents combats dans les Ardennes. Après une résistance héroïque et de nombreuses pertes, son bataillon se rend. Fait prisonnier, Mamadou Addi Bâ est transféré dans les Vosges. Il s’évade avec quelques camarades, récupère des armes abandonnées par l’armée française et se cache dans les forêts. Parlant très bien le français, il prend contact avec le maire et l’institutrice du village de Tollaincourt, qui accueillent les évadés. Le maire, héberge Addi Bâ et l’emploie comme commis agricole.

Par Guy Van Sinoy

Dès le mois d’octobre 1940, le maire met le groupe des évadés en contact avec un groupe de résistants. Quelques dizaines de tirailleurs sont évacués clandestinement vers la Suisse au début de l’année 1941, tandis que Mamadou Addi Bâ participe à la constitution du premier maquis des Vosges en compagnie de 80 jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire (vers l’Allemagne).

Le 13 juillet 1943 le camp des maquisards est attaqué par l’armée allemande. Deux jours plus tard Mamadou Addi Bâ, surnommé par la Gestapo ‘‘Der schwarze Terrorist’’, est arrêté dans une ferme et blessé. Sans être soigné il est emmené à la prison d’Épinal. Il est torturé à plusieurs reprises, mais se tait, sauvant la vie de ses camarades. Il est fusillé le 18 décembre 1943 à Épinal.

Aujourd’hui dans quelques villages des Vosges l’une ou l’autre rue porte son nom.

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Retrouvez sur la toile la biographie de Mamadou Addi Bâ évoquée dans une vidéo par Lilian Thuram, ancien footballeur professionnel (Monaco, Parme, Juventus, Barcelone, Équipe de France), et infatigable militant antiraciste.

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