CSC : rompre ce qui reste des liens avec le CD&V

En Flandre, au sein de la CSC, certaines tendances plus que d’autres considèrent toujours qu’il faut favoriser les liens avec le partenaire historique, le CD&V, en tant que prolongement politique. Certaines personnes du CD&V semblent d’ailleurs considérer qu’il est du devoir de la CSC de soutenir le CD&V et même d’appeler à voter pour lui. Etienne Schouppe, ancien administrateur délégué de la SNCB et ancien secrétaire d’Etat CD&V, a critiqué le président de la CSC, Marc Leemans, pour le très mauvais résultat électoral du CD&V. Selon Schouppe, la CSC était trop critique à l’égard du gouvernement Michel, où le CD&V a joué un rôle de premier plan.

Par une militante de la CSC

Schouppe accuse également Leemans d’utiliser un langage ‘‘Vlaams Belang’’. Soyons clairs : ce ne sont pas les syndicats qui ont adopté la rhétorique du VB, c’est le Vlaams Belang qui a développé une rhétorique prétendument sociale. La CSC n’a pas repris du Vlaams Belang la revendication d’une pension à 65 ans pour un montant d’au moins 1.500 euros par mois. C’est le Vlaams Belang qui a copié les syndicats en raison de la popularité de ces mesures. Le Vlaams Belang n’a aucune intention de mettre ces exigences en œuvre. Sinon, pourquoi ce parti s’est-il opposé au Parlement européen à l’idée d’un salaire minimum européen ? Il s’oppose à toute mesure sociale ! Mais il cherche à attirer l’attention de gens qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts et qui considèrent que les étrangers viennent leur retirer le pain de la bouche.

Avec ses déclarations, Schouppe montre que le CD&V cherche un bouc émissaire au lieu d’analyser les raisons de l’effondrement électoral du parti. Il ne faut pas chercher bien loin. Marc Leemans a raison de dire que tous les partis au pouvoir ont été punis. Tout particulièrement à l’intention de la CSC, le CD&V a essayé de jouer jusqu’à la toute dernière minute la carte de leur prétendu rôle modérateur au gouvernement qui aurait assuré que ce dernier n’ait pas été encore plus à droite. Mais cela n’a échappé à aucun travailleur : sans le CD&V, ce gouvernement de démolition sociale n’aurait jamais tenu cinq ans. La base de la CSC ne le sait que trop bien. Après le plan d’action de 2014, les dirigeants syndicaux ont raté l’occasion d’amplifier la contestation et de renverser le gouvernement qui vacillait. S’il y a une critique à faire, c’est que la direction de la CSC aurait dû combattre le gouvernement de droite de manière plus cohérente !

La campagne de la CSC flamande ‘‘Een ander beleid is mogelijk’’ (Une autre politique est possible) fut l’occasion de rompre davantage les liens avec le partenaire historique. La CSC ne doit pas se laisser engluer dans le chantage autour du dossier ARCO (coopérative du Mouvement ouvrier chrétien profondément impactée par l’effondrement de Dexia) et les autres privilèges que le CD&V accorde au syndicat. La CSC doit complètement rompre avec le CD&V, un parti qui ne défend que les intérêts de la bourgeoisie belge.

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