Stopper l’extrême droite par la lutte contre la politique antisociale

‘‘Des homos qui se marient et ont des enfants, c’est un pont trop loin’’, déclarait Dominiek Sneppe-Spinnewyn, députée nouvellement élue du Vlaams Belangau Parlement fédéral. En dépit de l’indignation massive que cela a – à juste titre – suscité, elle s’en tient à cette position. La direction du VB lui a conseillé de ne plus parler à la presse. Mais la figure de proue du parti Filip De Winter n’hésite pourtant pas à parler d’envoyer un ‘‘Go Back bus’’ à Bruxelles-Nord pour ‘‘ramener dans leur pays tous les migrants tuberculeux, atteint de malaria et autres’’. Quant à Dries Van Langenhove, il a été inculpé d’infractions à la loi sur le racisme, à la loi réprimant les faits de négationnisme, ainsi qu’à celle portant sur les armes dans le cadre de l’enquête sur les agissements de son groupuscule néonazi Schild & Vrienden.

Par Fabian (Gand)

Ce ne sont là que quelques-unes des personnes bien peu recommandables qui siégeront dans les parlements dans les années à venir et qui auront donc une tribune pour faire entendre leur haine et leur logique de division. Depuis les élections, Bart De Wever mène des négociations (de façade) avec le président du Vlaams Belang, l’ancien bagarreur de rue Tom Van Grieken, pour la formation d’un gouvernement flamand. Il se peut qu’il n’y ait pas (encore) de rupture du cordon sanitaire, mais ce terrain est sérieusement exploré pour l’avenir tandis que les textes rédigés ensemble par le Vlaams Belang et la N-VA sur la migration, l’éducation et le bien-être dans le cadre des négociations pour la formation du gouvernement serviront comme base pour la suite, avec d’éventuels partenaires d’une coalition autour de la N-VA. Après tout, c’est bien de cela qu’il s’agit : appliquer une politique de droite dure au profit des plus riches et au détriment des travailleurs et des pauvres. Cette même politique qui explique pourquoi les partis au pouvoir ont reçu une claque aux élections.

Durant la campagne électorale, le Vlaams Belang prétendait être opposé à cette politique, au point même d’avoir repris des revendications syndicales (le retour de la pension à 65 ans ou encore l’augmentation des allocations sociales). Mais une fois le scrutin passé, Tom Van Grieken et sa bande ont annoncé se rendre aux négociations de coalition ‘‘sans points de rupture’’. La seule chose concrète qu’ils ont publiquement formulée depuis est la fin des subventions pour les organisations culturelles turques. Les promesses sociales n’ont pas mis longtemps à être jetées par-dessus bord.

Partout où l’extrême droite accède au pouvoir, elle ne fait pas barrage à la politique antisociale : elle attaque au contraire de front les conquêtes sociales des travailleurs et des pauvres. Le gouvernement autrichien, qui comprend le FPÖ d’extrême droite, a immédiatement assoupli les horaires de travail pour permettre de travailler jusqu’à 12 heures par jour ! En Hongrie, Orban a introduit la possibilité de travailler jusqu’à 400 heures supplémentaires par an (sans compensation !) et a donc dans les faits introduit un sixième jour de travail par semaine. Au Brésil, Bolsonaro est déjà sous le feu de grèves massives contre sa réforme haïe des retraites (la grève générale a mobilisé 45 millions de travailleurs !) et contre les diminutions de budgets dans l’enseignement.

L’extrême droite n’a aucune solution pour les bas salaires, le manque de logements à prix abordables, la pression au travail, le sous-investissement dans les services publics, etc. Ce n’est pas en montant les opprimés les uns contre les autres que l’on peut vaincre l’austérité et défendre nos conditions de vie ! Laisser le champ libre à l’extrême droite signifie simplement que la chasse aux boucs émissaires ira de plus belle et de manière plus violente. La victoire électorale du VB donnera plus de confiance aux groupes et individus d’extrême droite violents. Des habitants d’Alost issus de l’immigration ont ainsi été ciblés par une lettre anonyme raciste une fois les élections passées.

L’accession de l’extrême droite au pouvoir est dangereuse, non seulement pour les minorités, mais pour tous les travailleurs. Ne laissons aucun espace à ses mensonges ! Démontrons par la lutte concrète que nous sommes les meilleurs défenseurs des revendications sociales qu’ils instrumentalisent ! Entrons en action pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension mensuelle minimale nette de 1.500 euros pour toute personne de plus de 65 ans et un enseignement gratuit et de qualité. De cette manière, nous pourrons exposer le Vlaams Belang pour ce qu’il est et offrir une alternative à sa haine et aux dogmes néolibéraux des partis traditionnels.

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