Le cordon sanitaire survivra-t-il ?

Dewinter lors d’un meeting du VB à Gand. Photo : Jean-Marie Versyp

Le cordon sanitaire, un accord entre les partis pour ne pas former de coalition avec le Vlaams Belang, est à nouveau à l’épreuve. C’était déjà le cas après les élections communales, en particulier à Ninove, où la N-VA a bloqué la formation d’une coalition sans l’extrême droite. Cependant, il n’y a pas eu de coalition avec l’extrême droite. Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie pour minimiser le cordon sanitaire, même s’il n’y a pas encore de gouvernement avec le VB.

Le président de la N-VA De Wever laisse la porte ouverte aux discussions avec le VB. Il a été immédiatement soutenu par les petits patrons de l’organisation patronale flamande VOKA. Ils veulent utiliser les votes pour le VB pour appliquer une politique de destruction sociale encore plus à droite et ainsi augmenter leurs profits. Le VB a attiré les suffrages d’électeurs insatisfaits de la politique d’austérité antisociale en défendant des revendications telles qu’un montant de pension plus élevée, un âge de départ à la pension plus bas, des allocations sociales plus élevées,… Mais cela était un leurre.

Entre-temps, la N-VA s’est affaiblie, de sorte que De Wever ne peut pas simplement balayer le VB. Le président du VB Van Grieken a encore augmenté la pression en annonçant qu’il ne fixe aucun point de rupture pour la formation d’un gouvernement flamand. A l’Open VLD et au CD&V, quelques voix se sont élevées en faveur de la rupture du cordon sanitaire, mais les dirigeants du parti se sont immédiatement prononcés contre. Une coalition avec le VB est très improbable. Cependant, si le résultat de ces élections persiste lors des élections communales de 2024, les chances de coalitions communales avec le VB vont fortement augmenter. A Ninove, par exemple, le VB a confirmé le résultat des élections communales avec un score de 38% pour le Parlement flamand (contre 40% pour Forza Ninove aux communales) et 34% a également été atteint dans la commune voisine de Denderleeuw.

Nous pouvons enrayer cette dynamique ! Les manifestations contre l’extrême droite, ainsi que la question nationale, ont été la raison pour laquelle les partis traditionnels n’ont pas osé s’allier au Vlaams Blok au début des années 1990 (contrairement à leurs homologues dans des pays comme l’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, etc.) Mais cela n’enlève rien au terreau fertile qui nourrit l’extrême droite. Cela n’est possible qu’avec une politique qui rompt radicalement avec l’austérité et la polarisation sociale qui en résulte.

=> 23 juin : manifestation antifasciste à Gand

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