Plus d’1 million de manifestants à Hong Kong contre la loi d’extradition !

La manifestation de ce dimanche est la plus grande de l’histoire de Hong Kong ! Plus d’un million de personnes y ont participé, soit un habitant sur sept ! Ils entendaient ainsi protester contre la loi qui vise à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, ce qui placerait de fait la population de Hong Kong à la merci du système judiciaire de la dictature du Parti « communiste » chinois.

Cette mobilisation historique représente un désaveu massif de la politique désastreuse de la cheffe de l’exécutif de la Région administrative spéciale de Hong Kong Carrie Lam et de son Conseil législatif. A la suite de quatre années de répression sans précédent, de procès-spectacles, d’arrestations politiques et d’atteintes diverses à la liberté d’expression, les masses sont descendues dans la rue pour crier NON !

Le texte ci-dessous est basé sur le tract de Socialist Action (CIO – Hong Kong) distribué à cette occasion.


Hong Kong : Mettre fin à la loi sur l’extradition exige une grève politique

La lutte contre la loi maléfique de Carrie Lam sur l’extradition entre maintenant dans une phase critique. Même après qu’un million de personnes aient manifesté leur colère en remplissant les rues pendant huit heures dimanche dernier, le gouvernement affirme qu’il ne reculera pas. Le mercredi 12 juin, les amendements sont soumis au Conseil législatif (Legco) pour débat. Nombreux sont ceux qui, tout comme nous, iront à nouveau manifester.

Ce dont a peur Xi Jinping

Aujourd’hui, la dictature chinoise du PCC sous le régime de Xi Jinping est plus autoritaire qu’en 2003, lorsque des manifestations de masse ont fait reculer le gouvernement et bloqué la législation sur la sécurité nationale de l’article 23. Le PCC craint qu’une victoire remportée par le mouvement démocratique à Hong Kong ne devienne un exemple pour les masses chinoises.

De plus, l’escalade du conflit sino-américain rend l’enjeu encore plus important pour Xi Jinping. La loi sur l’extradition est devenue le symbole du pouvoir exercé par le PCC à Hong Kong et du rejet de « l’ingérence étrangère ». La population de Hong Kong a déjà pu constater qu’une marche de protestation, même gigantesque, ne suffit pas à forcer le gouvernement à faire des concessions. Quelle est donc la prochaine étape à franchir ? Aujourd’hui, les grèves spontanées et le débat à ce sujet se propagent à la base du mouvement. Voilà qui peut conduire la lutte à un autre niveau.

La grève politique

Beaucoup de gens, parmi lesquels des enseignants, des travailleurs sociaux, des chauffeurs de bus ou des étudiants, discutent de la nécessité d’une grève. C’est peut-être le plus grand changement que la politique de Hong Kong ait connu. L’une des raisons pour lesquelles le Mouvement des Parapluies n’a pas réussi à imposer des concessions au gouvernement en 2014 est que l’action de grève n’a jamais été discutée. Ce fut une faiblesse fatale au mouvement. Le gouvernement peut « ignorer » même les plus grandes manifestations, même l’occupation. Mais lorsque l’économie s’arrête et que les travailleurs montrent qu’ils représentent le véritable pouvoir dans la société, le défi est beaucoup plus grand pour le pouvoir en place.

Dès le début de cette lutte, Socialist Action a mené campagne en faveur d’une grève politique à l’échelle de Hong Kong. Nous étions la seule organisation à exiger une grève pour la manifestation du 9 juin. Heureusement, Cette idée d’une grève gagne en popularité.

Cela peut être l’équivalent de l’éclatement d’un barrage. Dans le passé, nombreux ont été ceux à estimer qu’une grève politique contre la politique du gouvernement était « trop difficile ». Ce point de vue est en train de changer. L’écho des grèves actuelles ouvre la possibilité de faire monter la lutte en puissance, ce qui pourrait déclencher une nouvelle vague d’actions.
La grève exige l’organisation

Mais les grèves ne peuvent pas reposer uniquement sur la spontanéité, elles doivent être organisées. Le mouvement spontané de grèves qui se produit aujourd’hui constitue un début essentiel mais, pour être vraiment efficace, il faut de plus en plus d’organisation, de préparation et de coordination.

Les dirigeants de la Confédération des syndicats (HKCTU) doivent assumer pleinement leurs responsabilités et donner une impulsion à ce processus. Mais, dans de grands secteurs de l’économie de Hong Kong, il n’existe aucun syndicat ou alors la présence syndicale est traditionnellement faible. Il est donc urgent de créer immédiatement des comités sur les lieux de travail, de convoquer des réunions et de soumettre la question de la grève au vote, en utilisant des pétitions, des affiches et les médias sociaux pour réunir le personnel et les organiser. La grève n’est pas une action individuelle mais une action collective.

Sur les médias sociaux, des messages circulent au sujet de la grève générale au Soudan organisée par les travailleurs dans leur lutte pour faire tomber la dictature militaire. La lutte de masse de Hong Kong est en train d’apprendre et de rattraper son retard en s’inspirant des exemples internationaux de lutte de masse. Il s’agit également d’un changement positif par rapport aux espoirs aveugles nourris par les gouvernements « démocratiques » occidentaux. Ces gouvernements accordent trop d’importance à leurs relations économiques avec la dictature chinoise pour offrir plus que des critiques verbales.

Socialist Action estime que la prochaine étape de la lutte devrait être la convocation d’une grève politique d’une journée dans le but de bloquer totalement l’économie locale, ou au moins une partie significative de celle-ci. Prévoir une grève politique d’une journée commence par fixer une date afin de donner aux travailleurs et aux étudiants un délai suffisant pour s’organiser sur leurs lieux de travail et dans leurs classes. Un grand rassemblement et une grande manifestation devraient être organisés le même jour que la grève pour rassembler tout le monde dans une puissante démonstration de force et afin de décider de la prochaine étape.

Ce serait un avertissement pour le gouvernement de Lam qu’une grève encore plus grande et plus longue suivra à moins que la loi sur l’extradition ne soit abandonnée. Une grève politique à l’échelle de Hong Kong fera écho partout dans le monde et en Chine, ce qui secouera ce régime brutal.

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