Contrôleurs aériens : La droite veut sanctionner les arrêts de travail

Contrôleur aérien. Photo : Wikimedia Commons

Le 16 mai, les contrôleurs aériens de l’entreprise publique Skeyes ont à nouveau fait grève en raison de la pénurie de personnel. Cette pression pèse sur les contrôleurs aériens et sur la sécurité de notre espace aérien. Les partis de droite ont contribué restreindre les effectifs avec leur politique d’austérité. Réunis pour une fois au sein de la coalition suédoise, ils ont dénoncé les actions du personnel au lieu d’aborder le nœud du problème : la pénurie des effectifs. Ils voudraient interdire toute action de lutte.

Le Premier ministre Michel (MR) a appelé à la ‘‘responsabilité’’, le ministre Peeters (CD&V) a ajouté : ‘‘Il est temps que cela cesse. J’en appelle aux deux parties pour qu’elles prennent leurs responsabilités.’’ Il a été immédiatement annoncé que le gouvernement examine la possibilité d’imposer des amendes aux contrôleurs aériens en grève afin de les forcer à travailler. Le ministre wallon Crucke (MR) veut contourner le monopole de l’entreprise publique autonome Skeyes. Le ministre flamand de la mobilité Weyts (N-VA) a appelé le Premier ministre Michel à nettoyer ‘‘ce bordel’’. Pour les partis de droite, responsabilité signifie que le personnel se tait et continue à travailler dans des conditions intenables, pendant qu’eux-mêmes préparent la prochaine série d’attaques contre les contrôleurs aériens, dont une attaque sans précédent contre le droit de grève.

Les contrôleurs aériens ne font pas partie des bataillons lourds du mouvement ouvrier. Les premières actions n’étaient pas de véritables actions de grève, mais des accords mutuels entre membres du personnel pour se déclarer malade. Cela comporte des risques tant pour le personnel que pour les médecins qui rédigent un certificat. De plus, cette méthode rend plus difficile de se rassembler et de répondre collectivement aux accusations et aux reproches de l’autre partie. Le fait qu’un si grand nombre de contrôleurs aériens aient pris part à ces actions montre à quel point le mécontentement est profond.

Toute réponse doit partir de la situation concrète. Le point sensible le plus important est la charge de travail et les horaires de travail qui sont lourds. Les shifts de travail de 10 heures sont irresponsables pour une fonction de contrôleur aérien. La moindre erreur peut provoquer une catastrophe. Il est vital d’avoir du personnel motivé et disposant d’un temps de repos suffisant entre deux prestations.

Lors des dernières négociations, la direction a fait des concessions insuffisantes aux yeux de la grande majorité du personnel. Il est question de réduire le temps de travail de 35 à 32 heures par semaine à Bruxelles National et au centre de contrôle aérien CANAC à Steenokkerzeel. À l’aéroport de Liège, où le travail de nuit est plus important, le temps de travail serait réduit à 30 heures par semaine. Les shifts de nuit seraient réduits de 10 heures à 8 heures et la prime pour le travail de nuit serait augmentée. Il a également été promis d’améliorer l’organisation du travail. Après de nombreuses promesses creuses de la direction, peu de foi est cependant accordée à ces dires. « Cette proposition n’est pas soutenue par le personnel. Elle n’offre pas de solutions aux problèmes », a déclaré un contrôleur aérien dans la presse.

Sans personnel supplémentaire, il n’y a pas de solution. Bien sûr, il faut un certain temps avant que les contrôleurs aériens soient formés. Si, dans le passé, il n’y a pas eu suffisamment de personnel engagé, cette responsabilité incombe à la direction et au gouvernement. Ils n’ont pas suffisamment investi en personnel et tentent maintenant de répercuter les conséquences de cette mauvaise gestion sur les contrôleurs aériens. Pour la direction, seule la continuité du service est importante, même si elle se fait au détriment du personnel et donc aussi de la sécurité des passagers.
En l’absence de réponse de la direction de Skeyes pour pallier à la pénurie de personnel, les attaques pleuvent de partout. d’une réponse au manque de personnel, la protestation des contrôleurs aériens est attaquée. Brussels Airlines s’est adressée aux tribunaux pour obtenir une amende de 10.000 euros par vol annulé en Europe et de 20.000 euros par vol long-courrier jusqu’à fin mai. Brussels Airlines estime qu’elle a déjà subi 4 millions d’euros de dommages du fait de ces actions. Cela montre à quel point le travail des contrôleurs aériens est crucial. Il est urgent d’investir davantage dans les services publics, y compris le contrôle du trafic aérien. Des années de politiques d’austérité ont poussé même les contrôleurs aériens à agir avec détermination. Cela ne disparaîtra pas avec des amendes et des mensonges une campagne médiatique de mensonges et de calomnies contre le personnel.. La seule réponse est de rompre avec la politique d’austérité.

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