Bruxelles, Gand, Liège : Premières mobilisations antifascistes réussies à la suite du 2e ‘‘Dimanche noir’’

Bruxelles. « Des emplois, pas de racisme ! »

Les antifascistes entrent en lutte contre l’extrême droite et contre le système qui l’alimente

Deux jours après les élections, des milliers d’antifascistes sont descendus dans les rues de Bruxelles et des centaines d’autres se sont réunis à la même heure à Gand. Le lendemain, près d’un millier d’autres étaient à Liège. Ils entendaient exprimer leur colère contre la nouvelle percée du Vlaams Belang, mais aussi contre Le Pen, Salvini et d’autres politiciens d’extrême droite dont la progression a marqué ces élections européennes.

A Bruxelles, la coalition ‘‘Stand Up’’, composée d’organisations de gauche et de syndicalistes et à laquelle nous participons, avait appelé à se réunir face au Parlement européen. Au même moment, une première action avait été également rapidement organisée à Gand, à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, des Etudiants de Gauche Actifs et de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). A Liège, l’appel avait été lancé par le collectif féministe ‘‘Et ta sœur’’ et avait été rejoint par plus d’une vingtaine d’associations (Collectif contre les violences familiales, Comac, Front Antifasciste 2.0, Greenpeace,…) dont la Campagne ROSA et le PSL.

Ces premières mobilisations appelées en toute urgence protestation étaient très importantes. Elles ont démontré que les antifascistes s’organisent pour ne laisser aucun espace à l’extrême droite pour que cette dernière puisse imposer sa haine et sa logique de division dans les rues par la force.

Selon nous, la meilleure méthode qui s’offre aux antifascistes est l’action de masse. Cela permet bien entendu d’occuper la rue et de démontrer qu’un grand nombre de personnes rejette la haine de l’extrême droite. Mais cela permet également de mieux populariser des slogans et des propositions concrètes. Faire face aux défis de la période actuelle signifie de chercher à impliquer le plus grand nombre possible dans le combat antifasciste et de réfléchir à une stratégie capable d’arracher ses électeurs au Vlaams Belang.

Gand

Le Vlaams Belang a tenté de se présenter aux électeurs comme un parti ‘‘social’’ favorable au retour de l’âge de la pension à 65 ans, à une pension de minimum 1.500 euros,… Le parti a habilement joué sur les faiblesses des partis de ‘‘gauche’’ SP.a et Groen (leur extrême manque d’audace et, surtout, leur acceptation de la logique néolibérale) pour récupérer des électeurs en colère contre la politique antisociale menée par la coalition suédoise au Fédéral et à la région flamande. Mais l’extrême droite ment et trompe ses électeurs, elle représente une politique encore plus antisociale.

Le nouveau gouvernement, quel que soit sa composition, devra commencer par trouver comment combler un déficit budgétaire de 8 milliards d’euros. Il est déjà évident que cet argent ne sera pas cherché dans les poches des ultra-riches alors que la société craque déjà de toutes parts en conséquence du manque de moyens. Pour l’extrême droite, le manque de moyens provient des migrants et des réfugiés, mais ces derniers n’ont rien à voir avec le gigantesque hold-up de moyens de la collectivité opéré par le gouvernement Michel/De Wever ! Ce sont les ultra-riches et les grandes entreprises qui pillent les caisses de la collectivité avec l’aide enthousiaste des politiciens capitalistes ! L’extrême droite n’a aucun problème avec ça.

Liège

C’est probablement ce qui explique pourquoi les petits patrons flamands réunis dans l’organisation patronale VOKA disent aujourd’hui qu’ils ne voient pas d’inconvénient à la rupture du cordon sanitaire. Les patrons n’ont rien à craindre du Vlaams Belang. La prétendue ‘‘image sociale’’ du VB lors de ces élections ne servait qu’à berner les électeurs. A chaque fois qu’il y a eu des mobilisations en défense de nos pensions ou contre l’austérité, l’extrême droite s’est systématiquement retrouvée dans le camp d’en face. Son nouveau champion Dries Van Langenhove (Scild & Vrienden), franchement élu député fédéral, est allé jusqu’à provoquer des piquets de grève avec ses partisans. Son collègue au Parlement Brusselmans, qui vient du cercle catholique ultra-conservateur KVHV à Anvers, a défendu une nouvelle augmentation des frais d’inscription pour l’enseignement supérieur (mesure qui avait soulevé une partie de la jeunesse flamande en 2014). Le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a essayé de récupérer l’atmosphère ‘‘Gilets jaunes’’ en en portant un par-dessus son costume sur mesure, mais il manque totalement de crédibilité.

Ces premières actions antifascistes ont rencontré le succès, mais il ne faut pas en rester là ! Elles doivent constituer un tremplin vers de nouvelles actions, tant au niveau national que dans autant de communes que possible. Être antiraciste ne suffit pas : il faut s’organiser et entrer en lutte. Notre campagne antifasciste Blokbuster en a fait l’expérience : cette campagne a été lancée juste avant le précédent ‘‘dimanche noir’’, en 1991. Blokbuster était un instrument pour organiser les jeunes et les travailleurs contre l’extrême droite et son sol d’alimentation. C’est également ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

Le prochain rendez-vous d’importance sera une manifestation antifasciste nationale qui aura lieu à Gand le dimanche 23 juin (détails à suivre).

Photos de la manifestation de Bruxelles, par Liesbeth:
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Vidéo de la manifestation de Bruxelles :

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