La dictature des marchés conduit à des régimes technocratiques

En Italie et en Grèce, les technocrates ont pris fonction à la tête des gouvernements. Cette nouvelle étape anti-démocratique est présentée comme une mesure des plus nécessaires afin de laisser l’administration publique en des ‘‘mains sûres’’. Mensonge ! Papademos (en Grèce) et Monti (en Italie) ont été choisis par le secteur bancaire, pas par la population ! Le fait que ces ‘‘technocrates’’, des banquiers en réalité, aient été propulsés à la tête des Etats illustre la gravité de la crise pour la classe capitaliste dans ces pays bien sûr, mais aussi à travers l’Europe.

Réaction de Paul Murphy

Pour tenter de sauver leur système, les droits démocratiques de la population sont sacrifiés aux pieds des marchés. Avec la troïka du Fonds Monétaire International (FMI) de l’Union Européenne et de la Banque Centrale Européenne, les marchés ont balayé la démocratie pour directement placer leurs propres pions. L’objectif de ces technocrates est on ne peut plus limpide : reporter le coût de la crise sur le dos des travailleurs, des chômeurs et des pauvres.

Jusqu’au week-end dernier, Monti était conseiller auprès de la banque Goldman Sachs tandis que Papademos est l’ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne. Il s’est publiquement prononcé contre l’amortissement des dettes des banques grecques, parce que cela affecterait tout le secteur bancaire.

En 2010, dans le magazine Rolling Stone, Goldman Sachs a été qualifiée de ‘‘banque d’investissement la plus puissante au monde’’ et de ‘‘vampire qui tient l’humanité sous son emprise et qui plonge impitoyablement ses dents dans tout ce qui sent l’argent.’’ La banque d’investissement peut dominer ‘‘des secteurs économiques entiers’’.

Ces ‘‘technocrates’’ sont présentés comme des experts en mesure de résoudre la crise financière, comme s’il s’agissait d’hommes sages au-dessus des politiciens. La ‘‘dictature des technocrates’’ par du principe que l’économie et la politique sont distinctes l’une de l’autre. Mais ces technocrates ne serviront en aucun cas le ‘‘bien commun’’ et la population ; ils sont aux ordres de ceux qu’ils représentent, et qu’ils ont toujours représentés : l’élite financière.

Au sein du Parlement européen, le député européen Paul Murphy (député du Socialist Party, notre parti-frère irlandais) a clairement défendu qu’il fallait riposter par une grève générale européenne et par un mouvement massif des travailleurs, des chômeurs et des jeunes. Nous devons renverser cette dictature des marchés et construire une société gérée démocratiquement, dans les intérêts de la majorité de la population.

Intervention de Paul au Parlement européen

‘‘Mme le président, je me suis abstenu concernant ce rapport, parce qu’il ne résout pas le problème de la dictature des marchés que subit notre société. Nous avons pu voir ces dernières semaines jusqu’où va cette dictature. Ces faits font penser à l’époque coloniale de l’Europe. L’argument qui a servi pour désigner ces gouvernements technocratiques en Italie et en Grèce est en effet similaire : la population n’est pas en mesure de se diriger elle-même. Le résultat est que les droits démocratiques pour élire un gouvernement sont subordonnés aux besoins du marché, aux besoins des banquiers, aux bénéfices de l’élite au sommet de notre société.

‘‘Les technocrates qui ont été désignés ne se trouvent pas dans une zone neutre entre les 1% et les 99%. Jusqu’au week-end dernier, Mario Monti était conseiller auprès de Goldman Sachs. Papademos a défendu les intérêts des banquiers contre l’amortissement des dettes grecques. Leur mandat n’est pas issu de la population italienne, grecque, ou du reste de l’Europe. Leur mandat leur a été accordé par les marchés. C’est un mandat destiné à s’attaquer au niveau de vie de la population afin de servir les intérêts de l’élite, et uniquement eux. Il faut une résistance européenne contre cela, une lutte européenne contre les économies et contre la domination de l’élite. Une grève générale européenne constituerait une bonne étape dans cette direction.’’

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