Un Premier mai à la veille d’élections cruciales

Charleroi

Les syndicats revendiquent l’augmentation du montant de la pension, une exigence qui bénéficie d’un large écho dans la population. Sans surprise, celle-ci fut au centre des activités de ce 1er mai. Le président de SP.a, Crombez, a déclaré qu’il s’agissait d’un point de rupture pour son parti concernant la possibilité de rejoindre la prochaine coalition gouvernementale. Espérons qu’il tiendra parole : les précédentes coalitions avec la social-démocratie ont sévèrement attaqué les pensions et la retraite anticipée. Le Pacte de solidarité entre les générations a beau dater de 2005, il n’a pas été oublié.

Les socialistes étaient nerveux ce 1er mai : les sondages ne présagent rien de bon les concernant. Après cinq ans de gouvernement de droite, tous les partis qui ont composé le gouvernement sont en sévère perte de vitesse dans les sondages. Mais c’est aussi le cas du SP.a et du PS. Selon le dernier sondage cependant, les sociaux-démocrates pourraient constituer ensemble la plus grande famille politique du pays, le PS parvenant à limiter ses pertes électorales, ce qui leur permettrait de relancer Di Rupo comme Premier ministre. Mais, du côté néerlandophone, le SP.a n’était pas à la fête le 1er mai… Le parti se traîne à 10 – 12% dans les sondages, ce qui limite singulièrement les possibilités d’être enthousiaste. A Anvers, le SP.a est entré en coalition avec la N-VA. Cela a apparemment aussi des effets secondaires : les militants du PSL qui voulaient installer un petit stand d’information ce premier mai, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, ont été expulsés militari par le SP.a. Plus tôt le même jour, notre délégation, qui comprenait également des militants tamouls et cachemiris, n’a pas été autorisées à participer à la manifestation avec certains de nos amis kurdes. L’approche répressive de la N-VA a visiblement été adoptée avec empressement par son partenaire de coalition…

Anvers

Depuis quelques années, le PTB est de plus en plus présent aux défilés locaux du 1er mai. Ce n’était pas différent cette année. A Anvers, le président du parti Peter Mertens a défendu l’augmentation de la pension minimale ainsi que la justice fiscale. Il a déclaré que nous devons défendre la « cathédrale de la sécurité sociale », une cathédrale construite brique par brique et qui est aujourd’hui menacée par les économies néolibérales. M. Mertens n’a pas précisé que la sécurité sociale a été imposée par des luttes acharnées, contrairement à Raoul Heddebouw à Liège, mais cela a sans aucun doute été compris par les personnes présentes. La pension minimale de 1.500 euros occupait une place importante dans le discours de M. Mertens. Il a donc fait référence au fait que son parti a lancé cette revendication à son événement Manifiesta dès 2017. L’enjeu, pour le PTB, c’est d’assurer une meilleure présence au parlement.

Le Vlaams Belang, qui tente en vain de détourner le 1er mai depuis des années, a également parlé d’une pension minimale plus élevée. L’extrême droite veut ainsi se profiler comme étant plus « sociale » que son concurrent N-VA. Toutefois, le parti est favorable à l’abolition de la retraite anticipée et à une dégressivité plus rapide des allocations de chômage. Le président du Vlaams Belang a amené sa nouvelle tête de liste du Brabant Flamand, Driss Van Langenhove (Scield & Vrienden), à Ninove. Le néo-nazi de Schild & Vrienden a mené à plusieurs reprises des actions provocatrices contre les mobilisations syndicales et contre les revendications sociales. Le Vlaams Belang est loin d’être crédible quand il essaye de se parer d’un « visage social ».

Liège

Mais revenons aux réelles activités du Premier mai. Bien entendu, les militants du SP.a et du PTB n’étaient pas les seuls présents. Dans les délégations de la FGTB, la campagne en faveur des 14 euros de salaire minimum horaire a pu compter sur un bel écho. La revendication est particulièrement importante, surtout pour les jeunes travailleurs. La campagne ‘Fight for 14’ est un succès et la FGTB cherche à l’amplifier et l’amener dans la rue. Ce 1er mai offrait certainement de grandes possibilités pour ce faire. La pétition de la campagne peut être utilisée plus largement avec des stands d’information sur les marchés, dans les rues commerçantes mais aussi lors d’activités comme le 1er mai. En ancrant la campagne au niveau local, il est possible de poser les bases d’un rapport de force efficace pour obtenir des victoires dans la construction d’une augmentation générale du salaire minimum jusqu’à 14 euros.

Gand

L’enjeu de ces élections n’est pas des moindres. Cinq autres années de gouvernement thatcherien seraient fortement préjudiciables à nos conditions de vie. La droite doit être combattue, tant dans les urnes que dans la rue. Les revendications syndicales concernant les pensions, le pouvoir d’achat et la sécurité sociale bénéficient d’un large soutien. Nous devons rendre ce soutien visible et l’inscrire à l’ordre du jour politique par une lutte active. Nous n’aurons rien en cadeau. Les origines du 1er mai se trouvent dans la lutte pour la journée des 8 heures à la fin du 19ème siècle. Ce fut une dure bataille qui a été gagnée parce qu’un rapport de force a été établi. Faisons de même aujourd’hui pour protéger nos acquis sociaux et en imposer de nouveaux.

Le PSL était présent aux activités de Premier mai dans de nombreuses villes avec le journal « Lutte Socialiste », des tracts avec notre appel de vote et la campagne pour les 14 euros de l’heure, des livres, des badges, …. Nous avons généralement reçu une réponse positive avec une bonne vente de notre magazine mensuel et beaucoup de soutien financier qui a été recueilli avec des badges, entre autres choses. Ci-dessous notre brochure sur les élections et la campagne électorale 14 euros.

 

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