Ancrons localement la colère climatique pour connaître de nouveaux sommets !

Les jeunes descendent dans la rue depuis onze semaines déjà tandis que deux autres manifestations ont réuni des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, la semaine dernière, la « loi climat » – qui représente pourtant peu de choses – n’a pas passé la rampe. C’est comme si l’on avait dit « Allez vous faire f… » aux jeunes et moins jeunes manifestants pour le climat.

Ce n’est évidemment pas possible de manifester à chaque fois avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Ce dimanche, nous étions probablement 10.000 à Bruxelles et 7000 à Liège, ce qui est encore phénoménal. Mais pour une nouvelle grande mobilisation, il nous faut un plan d’action qui permet de construire l’élan dont nous avons besoin en accordant suffisamment de temps à sa préparation. Pour cela, le lancement de comités d’action dans les écoles, les facultés, les lieux de travail et les quartiers sont essentiels. Grâce à cela, il nous est possible d’ancrer localement le large soutien dont bénéficient les protestations climatiques pour la transformer en implication active.

Ceux qui estimaient que quelques manifestations suffiraient se rendent aujourd’hui bien compte que c’est loin d’être le cas. Le chemin que nous avons à parcourir est encore long. Il deviendra sans cesse plus important d’être clair sur ce vers quoi nous voulons aller. Certains tentent délibérément de limiter le sujet à une augmentation de taxes pour la population ordinaire, surtout en Flandre. Personne n’interprète ainsi le « changement de système » appelé par les manifestants. A nous de préciser ce que nous entendons par là : quel type de société voulons-nous et comment y parvenir ?

A Bruxelles, la manifestation de ce dimanche était différente des précédentes. La présence d’un grand nombre de Gilets jaunes a provoqué un débat généralement très constructif et instructif. Il est cependant des plus étranges que la réunion des deux manifestations ait eu lieu à l’initiative de la police, qui a demandé aux Gilets jaunes d’attendre une heure puis de manifester avec les manifestants pour le climat. Ce type de rencontre est à encourager, mais il vaut mieux que cela soit spontané et du fait des manifestants eux-mêmes ! Le fait qu’un petit groupe de casseurs se soit infiltré parmi les manifestants n’a pas été soutenu par la grande majorité des manifestants pour le climat ni par les Gilets jaunes. Cela crée une image négative et est un élément possible de division. La responsabilité des interventions policières incombe directement à la police bruxelloise et aux dirigeants politiques.

Les politiciens établis et l’establishment espèrent que la protestation contre le changement climatique va maintenant s’apaiser. Chaque mouvement connait inévitablement des périodes de reculs, mais la colère restera intacte. Les vacances de Pâques peuvent être utilisées comme moment de répit pour mieux structurer les manifestations et connaitre de nouveaux sommets. La journée internationale d’action du 24 mai – deux jours avant les élections – peut jouer un rôle important à cet égard. En outre, un nouveau sommet sur le climat se tiendra à l’automne. Il y aura donc de nouvelles possibilités de protestations massives.

Le mouvement pour le climat a bouleversé l’agenda politique. Mais c’est encore insuffisant. Enraciner le mouvement au niveau local, l’étendre davantage et entrer en débat sur le type de société que nous voulons représentent les défis qui nous font face, pour lesquels nous avons déjà formulé quelques propositions.

Quelques photos de Liesbeth

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