Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !

Tout augmente, sauf nos salaires !

L’angoisse de la fin de mois, ça vous parle ? Le stress de la facture ? Jamais une société n’a été en mesure de produire autant de richesses qu’aujourd’hui. Mais notre bien-être décroche. La précarité progresse. Le lendemain nous donne des sueurs froides.

Par Nicolas Croes

Le 11 mars 2019, l’association de défense des consommateurs Test Achats publiait son ‘‘Indice Test Achats’’ pour l’année 2018(1). On pouvait y lire que la majorité des Belges (56%) rencontrent des difficultés à nouer les deux bouts et que 39% à peine parviennent à honorer leurs différentes dépenses ‘‘assez facilement’’. Les dépenses ‘‘soins de santé’’ sont difficiles, très difficiles ou impossibles pour 34% des sondés et les dépenses ‘‘culture et loisirs’’ difficiles, très difficiles ou impossibles pour 43%. Par rapport à 2018, 31% des répondants estiment que leur situation financière se dégradera en 2019.

Le même mois, l’Institut syndical européen (ETUI) publiait une étude sur le pouvoir d’achat dans l’Union européenne. Selon celle-ci, seul le pouvoir d’achat des habitants de notre pays était en berne.(2) En mars encore, la mutualité Solidaris publiait son ‘‘Baromètre confiance et bien-être 2019’’(3) aux conclusions tout aussi alarmantes : le bien-être est en recul constant depuis 4 ans. Sans surprise, ce baromètre mettait à nouveau en lumière des inégalités qui s’aggravent dramatiquement mais aussi que plus des deux tiers des habitants jugent ces inégalités insupportables.

Le 22 mars, les journaux du groupe Sudpresse titraient ‘‘Explosion du coût de la vie : +2,3% en 2018’’. Et ceci dans un contexte où, sur ces trois dernières années, ce sont 7,5 milliards d’euros qui ont été volés des poches des travailleurs avec le saut d’index ! Pourtant, la proposition d’Accord Interprofessionnel (AIP) n’accorderait ‘‘royalement’’ que 1,1 % de hausse salariale maximum et une aumône de 10cts brut d’augmentation du salaire minimum !

Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs sections de la FGTB avaient rejeté le projet d’accord et appelaient à l’organisation d’une grève générale à la fin du mois d’avril en trouvant à juste titre insultante la norme de 1,1%. La FGTB du Brabant wallon critiquait aussi les propositions en matière de mobilité, qui ne sont pas à la hauteur des revendications des milliers de jeunes mobilisés pour le climat. Le comité fédéral du syndicat devait encore se prononcer le 26 mars.

En Wallonie, c’est la mobilisation des syndicats qui a permis d’enterrer le vote sur le projet de réforme des APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement). Après un plan d’action qui a connu différents points forts de mobilisation et une dernière manifestation de 12.000 personnes le 18 mars, le gouvernement MR-CDH n’a pas osé faire voter son projet de loi juste avant les élections. Cela montre la voie à suivre : celle d’une lutte organisée et allant crescendo pour défendre nous acquis et en arracher d’autres !

Nos salaires et allocations doivent nous permettre de vivre, pas de survivre !

  • Augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure (2.300 euros brut par mois) !
  • A travail égal, salaire égal : en 2017, l’écart salarial entre hommes et femmes était encore de 20 % !
  • Individualisation des droits sociaux (chômage, CPAS,…) et suppression du statut de cohabitant ! La protection sociale ne peut pas dépendre de notre situation familiale !
  • Restauration du mécanisme d’indexation des salaires et des allocations, calculé de manière à refléter réellement l’augmentation du coût de la vie !
  • Suppression de la loi de 1996 sur la ‘‘compétitivité des entreprises’’ qui entrave l’évolution salariale !
  • Augmentation de toutes les allocations sociales au-delà du seuil de pauvreté ! (1.115 euros net par mois pour un isolé)
  • Aucune pension en dessous de 1.500 euros net par mois !
  • Réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et réduction des cadences !

Notes :

1) Indice Test Achats : 823.500 Belges sont confrontés à la pauvreté, test-achats.be, article publié le 11 mars 2019
2) Pouvoir d’achat des Belges en baisse: ‘‘Les données moyennes cachent des poches de pauvreté’’, rtbf.info, article publié le 19 mars 2019
3) Baromètre confiance et bien-être 2019 de Solidaris, en collaboration avec la MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale, France)

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