Tunisie. La grève générale du secteur public paralyse le pays

Ce jeudi, 750.000 travailleurs du secteur public ont participé à une grève nationale appelée par l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) contre le gel des salaires et d’autres mesures d’austérité imposées par le FMI, en collaboration avec l’actuel gouvernement de Youssef Chahed.

Les services publics étaient en grande partie paralysés, les écoles et les facultés universitaires fermées, tandis que les vols, les activités portuaires, les transports publics, les hôpitaux et autres services étaient également perturbés. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées au siège de l’UGTT dans la capitale Tunis, et ont défilé sur l’avenue centrale de la capitale, l’avenue Bourguiba, en criant des slogans anti-gouvernement et anti-FMI tels que ‘‘Dégagez !’’, ‘‘Le peuple veut la chute du régime’’, ‘‘Peuple et travailleurs unis contre le FMI’’, etc.

Des rassemblements et manifestations similaires ont eu lieu dans de nombreuses autres villes de Tunisie. Les camarades du CIO sont intervenus dans les manifestations à Tunis, en vendant leur journal et en distribuant des centaines d’exemplaires de leur tract, dont voici une traduction ci-dessous, accompagnée de quelques photos de la manifestation qui a pris place à Tunis.


Les politiques néolibérales adoptées par les gouvernements successifs avant et après la révolution du 17 décembre au 14 janvier étaient et sont toujours contraires aux objectifs et aux exigences de la révolution tunisienne. Elles reflètent les seuls intérêts d’une minorité qui monopolise la richesse de la nation et creuse la fracture de classe, par des choix dits « de développement » qui sont fondamentalement hostiles aux exigences de « liberté, dignité et justice sociales » de la révolution.

Suite à l’échec des récentes négociations sociales entre le gouvernement actuel et l’UGTT sur l’augmentation des salaires dans le secteur public, la direction syndicale a été contrainte d’appeler à une grève générale du secteur public le 17 janvier pour défendre les intérêts de la classe ouvrière. Tayaar al’Amal al’Amal al Qaa’dii [section tunisienne du Comité pour une Internationale Ouvrière] affirme son soutien inconditionnel à cette grève.

La responsabilité politique de l’échec des négociations sociales repose pleinement du côté du gouvernement actuel, qui continue de faire des choix économiques qui accentuent la marginalisation et l’exclusion sociale dans les villes et à la campagne, privant des couches croissantes de la population tunisienne des choses les plus élémentaires pour mener une vie décente.

Nous appelons tous les travailleurs, les pauvres et les marginalisés à s’unir et à enraciner leurs revendications dans une mobilisation et une organisation soutenues contre les politiques d’appauvrissement sans fin imposées par tous les gouvernements depuis le début de notre révolution en 2011. Les intérêts de la classe ouvrière et de toutes les couches marginalisées et opprimées de la population ne peuvent être satisfaits que si nous reconnaissons nos ennemis dans la classe capitaliste qui contrôle la richesse et le pouvoir politique dans ce pays et luttons pour une alternative claire qui consacre la société « de liberté, de dignité et de justice sociale » que souhaite la majorité.

Nous disons donc :

  • NON aux plans du FMI et au remboursement de la dette ! Nous exigeons des salaires et une couverture sociale adaptés au coût de la vie !
  • NON aux privatisations ! Pour la renationalisation des entreprises privatisées, pour la propriété publique des banques, des grandes entreprises et des grands domaines agricoles, sous contrôle démocratique !
  • Pour un vaste plan d’investissement public dans les infrastructures et le développement régional, afin d’offrir des emplois décents et bien rémunérés aux chômeurs !
  • Pour une grève générale des secteurs public et privé combinés, comme prochaine étape pour construire un plan durable de mobilisations sociales et syndicales contre le gouvernement Chahed !
  • Pour un gouvernement des travailleurs, des paysans pauvres et des jeunes !
  • Pour la solidarité et la résistance internationale des travailleurs, des marginalisés et des jeunes contre le capital et ses agents ! Pour une société socialiste !

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