France. Répression, perquisitions à la Fi… Macron de plus en plus autoritaire

Rassemblement devant le siège de la France insoumise mardi 16 octobre, juste après l’annonce des perquisitions

La justice à plusieurs vitesses, les perquisitions ciblées ou les assignations à résidence ne sont pas des méthodes nouvelles du pouvoir politique en France. Mais Macron en fait un usage assez systématique. Ce fut le cas pendant les mobilisations étudiantes contre Parcoursup l’an dernier qui ont abouti mercredi 17 octobre à la condamnation à 6 mois de prison ferme pour un étudiant mobilisé. C’est le cas aussi avec le harcèlement que subit Cédric Herrou qui en est à sa 10ème garde-à-vue/arrestation, sans compter les procès menés contre les militants syndicalistes postiers du 92, les cheminots grévistes du printemps dernier, etc… La répression des militants syndicalistes, des lanceurs d’alerte, des militants soutenant les migrants s’est amplifiée sous Sarkozy puis Valls et Hollande. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la perquisition à grande échelle qu’a subi la France insoumise mardi 16 octobre.

Article de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

Pourquoi cette opération de perquisitions à la France insoumise ?

Le droit de perquisitionner Mélenchon, les locaux de la FI, du PG et les domiciles d’anciens assistants parlementaires a été donné vendredi dernier dans le cadre de la recherche d’éléments permettant d’ouvrir une enquête judiciaire contre Mélenchon sur l’embauche de ses assistants au Parlement européen et dans le même temps sur les comptes de campagne présidentielle. Il n’y a pour le moment aucune instruction judiciaire.

Le procureur de la république qui était sur les lieux a été envoyé par Macron. Il a fait le choix de perquisitionner avec près de 100 flics mobilisés simultanément mardi matin, jour de l’annonce officielle du gouvernement Philippe II et des débats à l’assemblée. Et le procureur a fait donner l’ordre de bloquer les responsables de la FI qui voulaient entrer dans leurs locaux et assister à la perquisition. Hasard ? Nous ne croyons pas ! L’affaire des assistants parlementaires remonte pourtant à 2012, alors même que la France insoumise n’existait pas. Quant aux comptes de campagne, ils ont déjà été validés officiellement.

Aujourd’hui l’ensemble des fichiers de la FI, ceux des membres des groupes d’action, les débats sur les plateformes… sont dans les mains du procureur. Une aubaine pour compléter les informations des renseignements territoriaux et mieux cerner le mouvement et l’ambiance.

Cette justice n’en est pas une !

Elle est à la solde du pouvoir. Le traitement de l’affaire Mélenchon est dès le départ hypermédiatisée et surjouée par le pouvoir. Pour rappel, le président Lorgerot de la cour des comptes a émis publiquement des doutes sur les comptes de campagne de la candidature Mélenchon, alors même que les comptes avaient été validés par cette même commission. Puis il s’est vu offrir une prime pour ses bons et loyaux services par le gouvernement lui-même (57% d’augmentation de salaire) ! Macron et LREM craignent une défaite aux prochaines élections et vont chercher à affaiblir les forces qui s’opposent à eux.

Ce n’est pas à Macron et à ses sbires de décider si a été commise une infraction. Il faut une commission indépendante du pouvoir. C’est la seule apte à enquêter sur l’ensemble des comptes de campagne et sur l’utilisation des fonds parlementaires, y compris ceux de Macron et du RN.

L’affaire Benalla avait soulevé le voile cet été sur un système d’hommes de mains à la solde des présidents, système qui a toujours dû exister mais que Macron a poussé plus loin en voulant avoir sa police privée.

Le caractère autoritaire du régime de Macron se renforce. Lui et son gouvernement sortent affaiblis d’un an et demi de pouvoir. La base des électeurs qui ont voté pour Macron s’effrite rapidement depuis quelques mois et la colère parmi les retraités, les travailleurs et les jeunes ne cesse pas de progresser. Nous le disions dès 2017, son élection est davantage la réussite d’un aventurier soutenu par des amis riches qu’un mouvement politique qui reposerait sur une base sociale large et solide. Au pouvoir, il y a une bande de ministres arrivistes, lobbyistes des multinationales d’AREVA ou de Danone et des députés En Marche issus du monde des affaires qui jour après jour montrent leur suffisance et leur débilité.

Pour les affronter, il faut exposer leurs stratagèmes mais surtout démonter le fond de leur politique qui s’en prend à la majorité des jeunes, des travailleurs, aux syndicalistes, aux migrants… Ce qu’ils craignent le plus aujourd’hui c’est une nouvelle force capable de mobiliser et de traduire sur le terrain politique la colère accumulée. Une nouveau parti assez large, combatif et massif permettrait de donner confiance dans la lutte et dans les revendications pour de meilleurs salaires, un emploi stable, un logement décent, pour le droit d’étudier ou encore le droit de se réfugier en France… C’est ce qu’attendent toute une partie des jeunes et des travailleurs qui regardent avec sympathie les idées de la FI et les luttes actuelles.

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