En Flandre aussi, les partis de droite du gouvernement perdent des points

De Wever et Bracke. Photo : Jean-Marie

Avec ce résultat, la N-VA, le CD&V et l’Open VLD perdraient 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand…

Le 14 octobre, la N-VA a de nouveau obtenu de très bons résultats, surtout à Anvers et dans les environs. Dans de nombreuses communes, la N-VA et l’extrême droite du Vlaams Belang obtiennent ensemble plus de la moitié des voix. Ce phénomène n’est pas neuf. Lors des élections nationales de 2014, dans la banlieue d’Anvers, la N-VA avait obtenu beaucoup plus qu’aujourd’hui. A Anvers même, la perte a été limitée, de sorte que pratiquement aucun siège n’a été perdu et que la coalition de droite de De Wever continue de disposer d’une très courte majorité.

Ce résultat est, bien sûr, très différent de celui de Bruxelles et de Wallonie, où la politique antisociale du MR a été clairement sanctionnée. Cela s’est accompagné d’une progression d’Ecolo et du PTB. Ce vote de gauche plus explicite met à l’ordre du jour la possibilité de coalitions régionales de gauche en Wallonie et à Bruxelles.

Si la Flandre accuse un certain retard dans cette évolution, c’est en grande partie à cause des traditions plus faibles du mouvement ouvrier au nord du pays. Cela a un impact sur la prise de conscience de couches plus larges qui sont plus facilement susceptibles de trouver de fausses solutions à des problèmes sociaux. Mais les thèmes sociaux sont également reconnus comme les plus importants par les électeurs flamands, cela s’exprime de manière déformée par des voix contre la politique établie et une plus grande ouverture aux préjugés racistes. La N-VA de De Wever joue là-dessus, au point d’ouvrir la voie pour une nouvelle croissance du Vlaams Belang.

Mais même en Flandre, il y a eu un glissement vers la gauche dans ces élections communales. Par rapport à 2014, les suffrages obtenus par la N-VA, l’Open Vld et le CD&V ont diminué aux élections provinciales, ces dernières pouvant plus facilement être comparées aux élections régionales et fédérales. Ensemble, ces partis perdraient à 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand. Ils se sont tous présentés à tort comme vainqueurs le 14 octobre… Les votes perdus sont allés au VB et à Groen. Le SP.a, déjà très faible, a encore perdu du terrain, non pas parce que sa politique est trop à gauche, mais précisément parce qu’il n’en est pas question. C’est ce qu’illustre le drame des logements sociaux déclarés insalubres du quartier Sainte-Bernadette à Gand, fortement discuté les derniers jours de la campagne électorale. La perte du SP.a a cependant été plus limitée que la croissance de Groen qui est passé de 308 à 541 élus. En outre, le PTB a fait une percée en gagnant des élus dans 13 communes flamandes. Sans un programme qui questionne le capitalisme, Groen ne sera pas à la hauteur des attentes. Mais la progression électorale à gauche est l’expression d’une recherche d’alternatives à la politique de droite.

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