20 ans après la mort de Sémira : action de protestation à Steenokkerzeel

« Parce qu’elle ne répondait pas aux critères de la loi Vandelanotte pour obtenir le droit d’asile, Sémira Adamu est morte à 20 ans dans un avion de la Sabena, étouffée par un gendarme tortionnaire », écrivions nous en première page du n°35 du Militant, le prédécesseur de Lutte Socialiste, sous le titre « Silence, on tue! », en octobre 1998. La jeune Sémira était expulsée du pays ce 22 septembre 1998. Elle a perdu la vie durant cette expulsion. La nouvelle avait choqué le pays, il y eut notamment une grève étudiante de 2000 personnes à l’ULB.

A l’époque, nous menions également campagne contre le rôle de la multinationale Shel au Nigeria dans le cadre d’une campagne lancée par des activistes nigérians. Nous écrivions : “Des multinationales comme Shell s’installent dans des pays comme le Nigeria, exploitent la population locale, soutiennent les dictatures militaires et reçoivent leur aide pour briser toute résistance. Shell n’est pas inquiétée. Sémira a fui son pays par nécessité, a été enfermée des mois durant et ensuite tuée. Quelle différence de traitement !”

Les mobilisations avaient assuré la démission du ministre Tobback, mais a immédiatement déclaré qu’il restait fermement en faveur de la politique répressive en matière d’asile. Dans nos actions, nous avons défendu les revendications suivantes : pas d’expulsions, fermeture des camps de détention et retrait des personnes directement responsables de cette politique. Nous avons lié cela à l’exigence de la régularisation des sans-papiers. Nous avons également écrit : « Face à la libre circulation des capitaux – la liberté de mettre au rebut et de fermer ou de délocaliser des usines – nous devons mettre en place la solidarité internationale de tous les travailleurs, ce qui comprend l’accueil solidaire de tous ceux qui en ont besoin ».

Ces derniers jours, plusieurs activités ont été organisées pour commémorer la mort de Sémira Adamu. Aujourd’hui à Steenokkerzeel, par exemple, une action de protestation a eu lieu sous la pluie avec plusieurs centaines de personnes. La lutte continue : aujourd’hui encore, des dizaines de réfugiés attendent dans le centre fermé de Steenokkerzeel une déportation forcée. Récemment, des enfants ont même été à nouveau enfermés.

Quelques photos de Jean Marie :

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