Balançons le racisme dans la poubelle de nos festivals !

Les images d’un groupe de jeunes criant le slogan méprisable ‘‘Couper les mains, le Congo est à nous’’ à l’encontre de deux filles noires au festival Pukkelpop ont fait le tour du pays.

Article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

Ces derniers mois, des groupes d’extrême droite comme ‘Schild & Vrienden’’ se sont montrés plus offensifs. Non pas qu’ils se soient vraiment mobilisés – ça, ils n’en sont pas capables – mais ils se sont lancés dans diverses opérations de provocation. Par exemple, une action contre la politique répressive en matière d’asile à Gand a été attaquée physiquement. Les locaux de la FGTB de cette même ville ont été cambriolés pour y voler un drapeau, qui a ensuite été brûlé devant caméra. Le petit führer de ce groupuscule, Dries Van Langenhove, a reçu une large plate-forme médiatique pour expliquer son homophobie, sa transphobie et d’autres absurdités à un large public. Une partie de la confiance de ces groupes provient de la position de la N-VA. Plusieurs jeunes membres de la N-VA sont impliqués dans Schild & Vrienden. Ce groupe lui-même, soit dit en passant, est d’abord apparu en tant que service de sécurité pour des meetings de Theo Francken dans les universités. En réaction à l’incident raciste de Pukkelpop, Schild & Vrienden a déclaré qu’il s’agissait “d’une chanson étudiante chantée à presque toutes les fêtes”. Si la secrétaire d’État à l’Egalité des Chances Zuhal Demir (N-VA) pense que “les pommes pourries devraient être punies”, elle pourrait commencer par regarder vers son propre parti…

Le fait que l’exploitation coloniale et l’oppression du Congo aient eu lieu sous la domination royale, ou que d’importantes institutions belges aient pris de l’ampleur à cause de la politique coloniale de pillage qui a commis un génocide contre la population locale, semble aux ‘‘nationalistes’’ subordonné au fait qu’il s’agissait de l’oppression d’une population noire. Les mots d’ouverture de la ‘chanson’, “Couper les mains”, sont une référence explicite au fait que les mains de nombreux Congolais ont été coupées. Cela s’est produit lorsque les villages n’atteignaient pas le quota de caoutchouc décidé par les oppresseurs coloniaux. Les soldats coupaient les mains et les remettaient à leur commandant. Les balles étaient trop chères pour le régime colonial… Entre 1880 et 1910, environ 10 millions de personnes ont été tuées lors du génocide congolais. Ce n’est pas pour rien que Léopold II est parfois appelé le ‘‘Hitler belge’’. C’est peut-être la raison pour laquelle les cercles d’extrême droite commémorent ce régime colonial criminel ?

Les organisateurs du Pukkelpop ont été choqués par l’incident. Ces dernières années, cependant, ce festival a complètement suivi la logique commerciale dans laquelle les campagnes antiracistes, entre autres, n’ont pas leur place. Durant de nombreuses années, nous demandions régulièrement de tenir un stand avec notre campagne antiraciste flamande Blokbuster, mais cela était toujours refusé. En 2009, nos militants ont même été chassés du site du festival. Les activistes antiracistes ne cadraient pas dans le tableau commercial.

La rhétorique et la politique de Francken, Michel & Co rend le racisme plus acceptable et ouvre la voie à des incidents comme celui du Pukkelpop. Une campagne contre l’ensemble de la politique du gouvernement est nécessaire. Une campagne spécifique autour des festivals est également nécessaire. Lorsqu’un grand groupe de jeunes se réunit, cela offre également l’occasion d’aborder des questions sociales. Nous ne devons pas laisser de place à l’extrême droite. Défendons des festivals accessibles et abordables qui offrent de l’espace à d’autres choses que la musique et qui ne sont pas soumis à la logique commerciale !

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