Gestion des déchets à Gand. Leçons de la grève chez Ivago

Début août, une grève a éclaté chez Ivago, l’intercommunale gantoise de gestion des déchets, contre la forte pression au travail et contre le manque de respect de la part des cadres envers les employés. Cette grève n’était pas la première et ce ne sera probablement pas la dernière. Sous la pression des autorités communales, la grève a pris fin sans l’accord des travailleurs.

Par Thomas (Gand)

Le personnel d’Ivago signale depuis longtemps ce manque de respect. Il y a trois ans, plus d’une semaine de grève a été consacrée à cette seule question. Le travail a ensuite repris après qu’un manager trop insolent ait été muté à un autre poste et après des promesses de solutions structurelles.

Même à l’époque, des grévistes ne croyaient pas à ces solutions et étaient déçus que les dirigeants syndicaux n’aient pas d’abord discuté de l’accord avec eux, mais soient directement allés discuter avec la direction. La pression sur la grève a augmenté lorsque le bourgmestre de Gand Daniël Termont (SP.a) a commencé à faire pression sur les grévistes. Sous prétexte de santé publique, on a tenté de briser la grève. Cela a ensuite été utilisé par la N-VA en réponse aux critiques concernant le service minimum dans les prisons.

La grève du début du mois d’août a de nouveau donné lieu à des négociations entre la direction et les syndicats. Encore une fois, cela n’a pas été beaucoup plus loin que de traiter des symptômes. Beaucoup d’employés en ont assez. Ils savent d’ailleurs maintenant qu’une parole donnée par la direction et le conseil communal ne vaut pas grand-chose. Le mécontentement chez les travailleurs est très grand. Les leçons de communication pour les gestionnaires ne résoudront pas cela. Ivago a besoin d’une politique différente.

Le problème ne se limite pas à une seule personne, bien qu’il y ait bien sûr des différences de style entre les gens. Le problème, aujourd’hui, c’est que le profit est central. Cela signifie que le personnel est poussé à ses limites. Comme les actionnaires privés, le Conseil communal de Gand, qui est le plus grand actionnaire d’Ivago, ne s’intéresse pas à la manière dont les déchets sont collectés ni au traitement du personnel. Seuls les dividendes versés à la fin de l’année sont pertinents. Une pression est exercée sur les managers pour qu’ils présentent de bons chiffres, et cette pression est transmise au personnel.

Après la grève, certains membres du personnel ont une fois de plus été déçus par les syndicats et leurs délégués parce que certains d’entre eux ont défendu avec ferveur l’accord initial. Malgré le fait que les employés ont clairement indiqué qu’ils n’étaient pas d’accord, tout a été fait pour les ramener au travail. La bourgmestre par intérim Martine De Regge (SP.a) a également annoncé que du nouveau personnel serait nécessaire. Il en est résulté des divisions et de la confusion, ce qui a conduit à la reprise du travail avec la promesse de nouvelles négociations.

Cependant, les problèmes n’ont pas été résolus. La présidente du conseil d’administration d’Ivago, Tine Heyse (Groen), assumera-t-elle enfin ses responsabilités pour que la collecte des déchets en tant que service public à la population soit organisée avec un personnel satisfaisant ? Ou permettra-t-elle aux représentants des actionnaires privés (ECOV) de continuer à donner le ton ?

Les travailleurs doivent rester impliqués dans la lutte et ils sont les mieux placés pour le faire dans leurs organisations : les syndicats. En devenant actifs et en soutenant les délégués les plus combattifs, ils peuvent imposer une attitude plus militante au sein de leurs organisations. De cette manière, la relation de pouvoir construite avec cette grève et les précédentes, ainsi qu’avec le soutien de la population gantoise, peuvent être utilisés pour défendre un service public solide dans l’intérêt de la population gantoise et de son personnel.

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