15 octobre: Journée de résistance inter-continentale

Non à la dictature des marchés! Renversons le système capitaliste! Pour une alternative socialiste!

Nous avons été des dizaines et des dizaines de milliers à manifester contre la dictature des marchés. Cette colère contre cette crise qui n’est pas la nôtre, mais que l’on veut nous faire subir, nous l’avons faite entendre dans 85 pays, dans 981 villes différentes ! De Sidney à Tokyo, de Hong Kong à Rome, de New York à Madrid, en passant par l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, l’Afrique du Sud, Israël, le Chili, le Brésil, etc. c’est une merveilleuse démonstration de force et de solidarité internationale qui a été démontrée à l’appel des Indignés. N’en restons pas là !

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Après plus de trois ans de crise continuelle du capitalisme, les capitalistes et leurs marionnettes politiciennes ont plus que largement démontré leur incapacité à offrir une voie de sortie à la misère et à l’avenir incertain qui menace la population mondiale. Cette majorité de travailleurs et de jeunes, qualifiée de  »99% » dans le mouvement  »Occupy Wall Street » aux USA, devrait payer pour la faillite du système afin de continuer à sauvegarder les banquiers et les milliardaires? C’est précisément contre cela que se développe actuellement la révolte. C’est précisément contre cela qu’ont émergé les aspirations pour un changement réel, pour une  »révolution » comme le réclame le mouvement de la jeunesse, en Espagne par exemple.

Diffusons l’indignation! Mobilisons réellement la force du mouvement !

La résistance se développe, avec des occupations, l’installation de tentes et des protestations de masse, d’un continent à l’autre. Cette journée du 15 octobre l’a encore une fois merveilleusement illustré. Ces méthodes, popularisées par le mouvement international des indignad@s ont eu un impact de grande ampleur. Cet air frais et vivifiant a été capable d’entraîner toute une nouvelle génération dans l’activité militante. Les occupations de place et les campements ont rappelé à tous la résistance contre la misère de la crise capitaliste, au centre même des principales villes du monde. Les assemblées populaires de masse sur les places et dans les quartiers ont donné un aperçu de ce que pourraient être une démocratie réelle, avec des structures où chacun pourrait participer et avoir son mot à dire. Ces méthodes, initiées et popularisées par la jeunesse, ont obtenu un soutien massif de la part d’autres sections de la société touchées elles-aussi par la sauvagerie de la crise et, comme en Egypte, elles sont passées à l’action.

Cela comprend la classe ouvrière qui, pays après pays, a retrouvé la voie de la lutte, partiellement bloquée par les dirigeants nationaux des syndicats qui refusent de réellement mener le combat jusqu’au bout. En Grèce, en occupant les places, les Indignés ont inspiré les travailleurs, ce qui a conduit à une nouvelle phase de la lutte ouvrière, les dirigeants syndicaux étant forcés d’appeler à une nouvelle grève générale de 24 heures, puis à une de 48 heures, la première depuis 1993.

Aux USA, même au tout début du mouvement “Occupy Wall Street”, les syndicats ont déclaré qu’ils soutenaient le mouvement, en envoyant des délégations de syndicalistes aux protestations. A New York, des dizaines de milliers de jeunes et de syndicalistes ont marché à travers la ville mercredi dernier en une seule et puissante manifestation. Au Chili, où les étudiants ont poursuivi leur mouvement de protestation en rejoignant les mobilisations du 15 octobre, les travailleurs ont eux aussi rejoint la lutte, avec des actions de grève.

Ce soutien des travailleurs doit constituer la base de ces mouvements afin qu’ils puissent atteindre un niveau plus élevé. C’est en ce sens que lors de la manifestation de Bruxelles, par exemple, nous avons crié des slogans tels que  »Résistance Internationale, avec les travailleurs d’ArcelorMittal », ou encore que nous défendons l’idée de l’organisation d’une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne. Il faut que l’indignation puisse réellement ébranler la société et, pour ce faire, il faut se baser sur ceux qui font tourner l’économie et qui peuvent la bloquer: les travailleurs. C’est la classe ouvrière qui détient seule le pouvoir de briser les reins des milliardaires, elle doit devenir le fer de lance de la contestation.

Nos mouvements doivent regarder avec attention comment ils peuvent mobiliser cette gigantesque force, à travers des actions de grève et des grèves générales. Vendredi dernier, des Indignés  »en colère et solidaires » de Belgique se sont rendus aux portes d’ArcelorMittal distribuer un tract appelant à participer à la manifestation de ce 15 octobre. Il s’agit d’une très bonne initiative. C’est le développement de cette approche et le soutien aux actions de grèves qui ont conduit les révolutions tunisienne et égyptienne à faire chuter les dictateurs. L’implication des travailleurs en tant que classe sera également un élément clé de notre lutte contre la dictature des marchés.

Les assemblées de masse, construites dans les communautés locales et sur les lieux de travail, liées démocratiquement les unes aux autres, peuvent devenir l’instrument pour planifier et contrôler de telles mobilisations. De cette manière, les manœuvres des leaders syndicaux pro-capitalistes pourraient être débordées et l’on pourrait les forcer à passer à l’action, comme l’a illustré l’exemple de la Grèce. Intégrées dans un sérieux programme d’action, démocratiquement élaboré et contrôlé, de telles actions pourraient constituer la base d’une stratégie capable de paralyser la société et de forcer l’arrivée d’un changement réel. Les organes de luttes d’aujourd’hui peuvent être les embryons de la société de demain.

Les travailleurs et les jeunes sont repoussés par les partis pourris qui représentent les intérêts du Grand Capital et les défendent avec enthousiasme de même que les dirigeants syndicaux de droite qui bloquent le pouvoir de leurs propres organisations. De nombreux jeunes considèrent ces appareils avec dégoût.

Mais pour vraiment combattre ces partis, afin de prévenir toute tentative de leur part d’utiliser la force de ces mouvements dans leurs intérêts, les mouvements doivent développer leurs revendications, et construire leur relai politique afin d’éviter la récupération des protestations. Comme les évènements d’Egypte, de Tunisie ou de Grèce et d’Espagne l’ont montré, sans une force représentant les intérêts des travailleurs et des jeunes, avec un programme politique alternatif et une stratégie claire pour combattre la misère capitaliste, les vieilles élites vont essayer de rester au pouvoir et d’étouffer les protestations, quitte à lâcher l’un des leurs pour laisser échapper un peu de pression. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, un parti marxiste révolutionnaire monial dont le Parti Socialiste de Lutte est la section belge, plaide pour la construction de nouvelles forces politiques représentant réellement les travailleurs et la jeunesse. Quand le pouvoir capitaliste est ébranlé, il ne doit pas pouvoir se ressaisir en raison de l’absence d’une alternative politique des masses.

Pour un changement de système

En ce moment, 500 sociétés dominent l’économie de la planète. Directement ou indirectement, elles contrôlent 30% du Produit Intérieur Brut mondial (soit 30% de toute la richesse produite en une année dans le monde). Il faut lutter contre toutes les politiques qui renforcent leur domination. Le CIO lutte pour toute réforme immédiate capable de protéger le niveau de vie des travailleurs et des pauvres et de stopper la destruction de l’environnement. Cependant, pour nous, cela est indissolublement relié à la lutte pour renverser le capitalisme en général. Dans une société réellement démocratique, le pouvoir de ces multinationales serait transféré démocratiquement aux travailleurs, en commençant par la nationalisation des banques et des secteurs clés de l’économie (énergie, sidérurgie,…) sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles. De cette façon, les problèmes fondamentaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés seraient résolus. Cette société, c’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.

Le CIO revendique:

  • La fin de la dictature des marchés! Pour une taxation massive des riches et de leurs profits!
  • Des investissements massifs dans l’emploi, pour un enseignement gratuit et démocratique, pour de bons services publics accessibles à tous ! Non au coupes et à l’austérité!
  • La nationalisation des banques et des grandes entreprises qui dominent la société afin de les placer sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles et de les gérer à travers une planification démocratiquement élaborée destinée à rationnellement utiliser les ressources disponibles en fonction des intérêts des travailleurs ! Non à la course au profit et au pouvoir du Grand Capital !
  • Une lutte unifiée contre les divisions nationales, le racisme, le sexisme et l’homophobie!

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Première page de Lutte Socialiste