L’enseignement aux mains des entreprises?

Si le lien entre l’enseignement et le patronat n’est pas encore clair pour tous, un nouvel argument de poids devrait convaincre les derniers réticents. L’ancien recteur de l’Université Catholique de Leuven (KULeuven) – Oosterlinck, baron depuis l’an dernier– assumera peut-être bientôt la fonction d’administrateur délégué de l’organisation patronale FEB (Fédération des Entreprises Belges).

Tina De Greef

Pendant dix ans, Oosterlinck a géré la KULeuven comme un vrai manager. Maintenant encore il est à la tête de l’Association KULeuven (une collaboration de différentes hautes écoles et universités), qui a été mise sur pied dans le cadre des accords de Bologne visant à rendre l’éducation européenne compétitive. Ces accords prévoient entre autre que le monde des entreprises peut s’impliquer davantage dans l’éducation avec comme conséquence; un enseignement à deux vitesses: un enseignement d’élite pour les étudiants nantis et des écoles poubelles pour les autres.

Les objectifs qu’Oosterlinck veut atteindre en tant que président de la FEB sont, entre autre, une augmentation du temps de travail et une ‘nouvelle éthique du travail’. A titre d’exemple de cette nouvelle éthique, il propose que la sécurité sociale ne soit plus considérée comme un droit. Selon Oosterlinck on devrait donc travailler plus. Oosterlinck veut améliorer l’image des entreprises, veut une collaboration plus ‘souple’ entre les universités et les entreprises et il défend l’idée d’une continuation absolue des baisses de charges patronales (ainsi avait-il philosophiquement déclaré : “Qui est d’ailleurs l’inventeur de ce principe de charges sur le travail?”)

Evidemment, Oosterlinck représente les intérêts du patronat contre les travailleurs. Il ne reconnaît pas le droit à la sécurité sociale et veut sauvegarder les profits des entreprises à tout prix. En outre, l’intervention des entreprises dans la recherche et l’enseignement aux universités est inadmissible, cela revient à tout orienter en fonctions de leurs intérêts. C’est seulement en rompant avec la logique capitaliste qu’il sera possible de rompre avec cette tendance inquiétante.

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