Pensions, organisation du travail, etc. C’est toute la politique de la SNCB qui est sur la mauvaise voie !

La colère est grande parmi les cheminots. Au début, on a parlé de journées de grève de la part de différents syndicats. Seule une mesure bureaucratique de la direction – qui veut de plus en plus déterminer comment le personnel peut et ne peut pas protester – a assuré que seuls les jours de grève de la CGSP ont survécu. Les membres des autres syndicats sont également en colère, et l’attaque contre les pensions n’en est pas la seule source. Le problème est plus profond et plus structurel : les politiques de la direction de la SNCB et du gouvernement sont sur une mauvaise voie.

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Travailler plus longtemps pour des pensions plus basses

La mobilisation largement suivie contre les réformes des pensions du gouvernement a conduit à un report du système des pensions à point. Après la manifestation particulièrement réussie du 16 mai – en partie le produit d’une vaste campagne d’information avec le Journal des pensions – ce report est tout à fait certain. Cependant, il ne s’agit pas d’un retrait : la proposition de réglementation des professions lourdes dans le secteur public est un tremplin vers la pension à point.

Les pensions constituent un point faible de ce gouvernement de droite. Début juin, une enquête de la VTM, entre autres, indiquait que 71% de la population flamande et 82% des Wallons estiment que le système de pension ne leur offrira pas de vieux jours confortables. Les deux tiers s’opposent au relèvement de l’âge de la pensions. Une majorité claire rejette la politique actuelle d’attaques contre les pensions !

Les médias établis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas discuter des raisons de la grève de la SNCB. Il ne s’agira que de divisions entre les dirigeants syndicaux, de jeunes pénalisés pour se rendre à un camp, de service minimum, etc. Aux militants et au personnel d’expliquer et de concrétiser les raisons de l’action.

Oui, les passagers seront incommodés. Mais ces voyageurs font aussi partie de la grande majorité de la population qui n’est pas d’accord avec la politique du gouvernement en matière de pensions. Ils ne veulent pas travailler jusqu’à 67 ans pour une pension indigne ! Et soyons clairs : depuis des années, économiser sur la qualité, l’accessibilité et la ponctualité des services pour tous a été un véritable échec.

Donnons des exemples concrets : un nouvel accompagnateur de train aura jusqu’à 430 euros de moins de pension par mois et devra travailler huit ans de plus ! Tous les métiers de la SNCB seront perdants du fait de la proposition de règlement. Ne tombons pas dans le piège d’une liste dans laquelle nous nous sommes joués les uns contre les autres, mais défendons ensemble le maintien (et l’amélioration) de la réglementation actuelle !

C’est toute la politique qui est erronée

D’autres mesures s’ajoutent encore en plus de l’attaque contre les pensions. Les conditions de travail sont sous pression avec la centralisation des services, le service de 12 heures ou l’augmentation de 2% de la productivité du matériel roulant. La charge de travail est déjà élevée et la direction veut en rajouter. Tout cela fait partie d’une politique d’austérité à la SNCB.

Nous devons rejeter cette politique dans son ensemble. C’est évident, il est justifié de s’opposer à cela : ce n’est pas à la direction de déterminer comment le personnel peut (et ne peut pas) réagir. Rejeter les préavis de grève représente un dangereux précédent et il faut s’y opposer. Si le gouvernement et la direction limitent la protestation, ce n’est pas pour défendre les voyageurs, mais pour pouvoir imposer plus facilement leur propre politique d’austérité (ce qui affecte à la fois le personnel et les voyageurs).

De plus, pour la première fois, il y aura un service minimum. Le système ne fonctionne pas très bien – plusieurs membres du personnel ne savaient pas s’ils avaient transmis leur choix correctement et efficacement – et il y a aussi une discrimination flagrante (ceux qui passent de la grève au travail ont plus de temps pour le faire que ceux qui vont dans la direction opposée… !!) Ici et là, les membres du personnel ont été appelés pour être interrogés quant à leur choix.

La meilleure manière de répondre aux attaques contre le droit de grève et aux divisions entre les syndicats est d’expliquer patiemment quelles sont les mesures, pourquoi elles sont désastreuses pour le personnel et les passagers et comment nous pouvons défendre des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité. Le personnel travaille au quotidien à des horaires impossibles pour la SNCB. Il nous faut un financement public plus important pour un programme ambitieux visant à des services plus nombreux et de meilleure qualité. C’est également dans l’intérêt des passagers et c’est une réponse à la crise de la mobilité et à la pollution.

Mais des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité, ce n’est pas le projet du gouvernement. Il veut mettre tous les services publics à sec : d’abord les étouffer et ensuite les privatiser. C’est également évident, par exemple, chez De Lijn. Nous ne serons que plus fort si nous réagissons tous ensemble : cheminots, chauffeurs de bus, agents pénitentiaires, etc. Au lieu d’actions séparées, il nous faut un plan d’action crescendo visant à une participation maximale afin de réunir la grande majorité de ceux qui rejettent la politique sur les pensions.

De cette façon, nous ripostons immédiatement aux tentatives de nous monter les uns contre les autres avec cette politique classique de diviser pour régner. Bacquelaine, Bellot et toute leur clique poussent le personnel et les passagers vers une voie sans issue, notre lutte est nécessaire pour faire tourner les aiguillages dans une autre direction !


La proposition sur les professions lourdes dans le secteur public signifie l’abolition des tantièmes préférentiels : chaque année, le fonctionnaire accumule un soixantième de sa pension, ce qui, après 45 ans, lui donne droit à 75% du revenu médian des 10 dernières années de sa carrière.

Dans le cas des tantièmes préférentiels, ce n’est pas le 60e, mais le 48e (conducteurs SNCB, postiers, pompiers, etc.), le 50e (cadre opérationnel de la police et de l’armée) ou le 55e (enseignants). Dès que 75% du bonus (préférentiel) est atteint, on a droit à une pension complète.

Le gouvernement veut s’en débarrasser et remplacer le système par une liste de professions lourdes pour lesquelles un coefficient est attribué à une année de carrière : par exemple 1,1 au lieu de 1 afin que vous puissiez prendre votre retraite plus rapidement.

Il y a, bien sûr, une tentative de dresser les professions les unes contre les autres, certaines professions lourdes la liste n’étant pas considérées comme si lourdes, au choix.

Le fait est, cependant, que 62% des fonctionnaires ont actuellement un tantième préférentiel dans le secteur public, alors que la liste des professions lourdes qui semblaient également approuvées par le gouvernement et deux syndicats réduit ce pourcentage à 50%.

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