Anvers. Attaque inédite contre notre droit à mener des actions collectives

Stop à la criminalisation de l’action sociale

Ce 15 juin a lieu la procédure pénale contre le président de la FGTB d’Anvers Bruno Verlaeckt et un militant de la Centrale Générale. Ils sont poursuivis pour avoir participé à une action collective lors de la grève du 24 juin 2016. Une condamnation peut mener à l’emprisonnement. Tout ce procès est politiquement coloré : l’establishment, dominé par la droite, veut freiner la résistance en faisant de cette affaire un exemple.

Pendant la grève du 24 juin 2016, les voies d’accès à la Sceldelaan, qui mène au port d’Anvers, avaient été bloquées par des piquets de grève. Ces derniers avaient été organisés de telle sorte que la sécurité des entreprises pétrochimiques le long de l’Escaut soit garantie, comme c’est la tradition depuis de nombreuses années déjà. Le 24 juin 2016 cependant, des moyens policiers importants ont été déployés pour démanteler les piquets de grève.

Avec cette intervention policière, le Conseil communal N-VA a clairement indiqué qu’il ne tolère pas de résistance contre sa politique. A cela ce sont ajoutées des poursuites judiciaires, ce qui a rarement été le cas au cours des dernières décennies. En Belgique, le mouvement social qui a suivi la Première Guerre mondiale a mis fin aux poursuites contre l’organisation collective des travailleurs, la loi dite Le Chapelier. Ce mouvement des travailleurs avait également assuré la reconnaissance du dialogue social, l’introduction de la journée des 8 heures et quelques éléments de sécurité sociale. Tous ces éléments sont à nouveau attaqués aujourd’hui, y compris le droit de mener des actions collectives.

La tentative précédente de condamner des syndicalistes sur la base d’un «blocage malveillant de la circulation» a échoué lorsque la Cour d’appel d’Anvers a statué en 2004 que si l’action syndicale a bien causé des problèmes de circulation, l’objectif était de ‘‘faire connaître certaines idées’’.

Le 13 avril, 350 militants ont participé à la séance préliminaire. L’affaire a, comme prévu, immédiatement été reportée au 15 juin. L’action a été organisée très rapidement, mais il y avait quand même une belle présence. Une mobilisation majeure est nécessaire pour la session du 15 juin; la meilleure façon de défendre le droit à l’action collective est de reprendre le chemin emprunté par nos arrière-grands-parents pour l’imposer : en l’utilisant.

Ce procès concerne tous les militants et membres des syndicats et pas seulement ceux de la FGTB d’Anvers. En avril, des militants de la CSC étaient également présents, ce qui était très important. Des délégations de solidarité d’autres régions avaient aussi fait le déplacement. Nous devons nous appuyer sur cela : une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous.

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