N’en restons pas là après la manifestation massive pour nos pensions !

Charge de travail, pensions : ils veulent nous faire crever à la tâche !

‘‘Travaillez et mourrez’’, ‘‘Donne-moi mon dentier, je dois aller travailler’’,… Les pancartes des quelque 70.000 manifestants de l’impressionnante mobilisation du 16 mai à Bruxelles étaient sans équivoque. Alors que l’agitation sociale reprend vigueur en réaction à la pression croissante au travail, nous savons pertinemment que nous ne tiendrons pas jusqu’à 67 ans. Tout ça pour une pension ridicule – la moyenne est aujourd’hui de 1181 euros pour un homme et de 882 euros pour une femme – ce qui ne manque pas de rajouter de l’huile sur le feu.

Le personnel de Lidl a donné le ton avec sa vague spontanée de grèves : la pression au travail est insoutenable. Là-bas, les magasins sont parfois ouverts et fermés par à peine trois collègues. Les pilotes de Brussels Airlines sont eux aussi entrés récemment en action. On entend gronder dans presque tous les secteurs. Près de la moitié des enseignants jettent l’éponge dans les cinq ans qui suivent leur entrée dans l’enseignement secondaire. Si c’était à refaire, quatre infirmières sur dix ne choisiraient pas cette carrière.

La grève a porté ses fruits chez Lidl : il y aura plus de personnel pour effectuer le même travail! Comment pourrait-on réduire la pression autrement ? Cependant, les patrons sont réticents, ils préfèrent largement presser leur personnel comme des citrons. S’il y en a qui lâchent prise, cela ne les concerne pas : c’est la collectivité, mais aussi les travailleurs à titre individuel qui prennent à leur charge les frais des maladies, du stress et des burnouts. Ces dernières décennies, la productivité a considérablement augmenté, le patronat en a tiré de juteux bénéfices. Il est inimaginable pour eux de s’en défaire ! Si l’on ose à peine le suggérer et c’est tout l’establishment politique qui s’élève et pousse de grands cris.

Entre la révolte grandissante contre la pression insoutenable au travail et les pensions de misères, le lien est évident. Cette pression est un obstacle à notre bonne santé. En 2016, l’espérance de vie moyenne en bonne santé pour les hommes est passée de 64,4 à 63,7 ans. La baisse fut plus limitée chez les femmes : de 64 à 63,8 ans. La tendance est donc à vivre en bonne santé durant une plus courte période. Et on devrait travailler plus longtemps ?!

Pourtant, les employeurs, leurs pantins politiques au gouvernement et leurs porte-paroles grassement rémunérés sous l’appellation ‘‘d’experts’’ persistent à dire qu’il est impossible de faire quoi que ce soit au sujet de la charge de travail et des pensions. Pour Gwendolyn Rutten (Open-Vld), les manifestants du 16 mai ont fait un ‘‘doigt d’honneur’’ à ceux qui travaillent. Son collègue Bart De Wever (N-VA) a déclaré que la réforme des retraites est aussi inévitable que le changement climatique. S’il est inévitable de travailler jusqu’à en crever, c’est que le système a un sérieux problème.

‘‘Ils sucent le sang des travailleurs, des pensionnés et des malades’’, a-t-on également pu lire sur une pancarte le 16 mai. Il ne nous reste que des miettes tandis que ce sont toujours les mêmes qui s’empiffrent de gâteau. L’année dernière, les bénéfices des sociétés belges cotées au Bel20 ont augmenté de 7 milliards d’euros pour atteindre 21 milliards d’euros. L’argent ne manque pas pour un travail agréable et une pension d’au moins 1500 euros par mois. Mais il faut se battre. Avec acharnement. Et arracher les moyens dont nous avons besoin.

La manifestation pour des ‘‘pensions dignes prises à un âge décent’’ a démontré que la volonté de se battre est générale. Les grèves chez Lidl ont prouvé que la lutte paie. Poursuivre les actions et construire la voix politique de gauche la plus forte possible, voilà ce qui compte maintenant.

Il est même possible d’organiser méticuleusement des actions par provinces avant les élections communales, en direction d’une journée d’action nationale à l’automne. Si la gauche conséquente réalise une percée remarquable aux élections locales, cela augmentera encore la pression. Pour faire respecter nos revendications, il n’y a pas d’autre voie que la lutte pour construire une société où la production sera orientée vers les besoins de la grande majorité de la population et non vers les profits d’une poignée de capitalistes qui récompensent richement leurs représentants politiques pour services rendus.

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