Extrême-droite. Des idées nauséabondes sur base d’ une société pourrie

La période dans laquelle nous nous trouvons est politiquement et économiquement instable. La crise que l’on traverse, bien qu’elle maintienne le niveau de vie des patrons intact, dégrade franchement celui des travailleurs et des jeunes. Le dégoût envers les partis traditionnels et leurs politiques néolibérales ne fait que grandir.

Par Ben (Charleroi)

On voit des peuples entiers lutter collectivement et massivement pour défendre leurs droits : en Grèce, en Italie, au Portugal en Espagne, au Chili, en Israël,… Sans parler des luttes contre les dictatures en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Mais l’absence de luttes collectives ou d’une organisation de travailleurs et de jeunes proposant une politique de gauche véritable peut mener au dégoût, à la division et faire le lit de l’extrême-droite. En France, Marine Le Pen risque de faire un gros score électoral lors des prochaines présidentielle de 2012. Un succès électoral du Front National français aurait comme conséquence un renforcement du discours de l’extrême-droite, divisant les travailleurs et les jeunes au lieu de les unir dans la lutte contre le capitalisme et la crise. Les militants néofascistes ou certains individus isolés prendraient encore plus confiance dans leurs idées nauséabondes, les poussant parfois à la violence. Les 77 morts et 96 blessés graves des attentats d’Oslo le rappellent tristement.

Ils sont fous ces nazis ! Mais aussi dangereux…

Le 12 septembre, les néonazis de BBET (‘‘Bloed, Bodem, Eer en Trouw’’, soit ‘‘sang, sol, honneur, fidélité’’) sont passés devant le tribunal de Termonde. Dix-sept de ces crânes rasés doivent se défendre d’avoir fait partie d’un groupe armé.

En trois ans d’existence, ce groupuscule a écrit (sans grande subtilité) à de nombreuses reprises contre le PSL. Sur son site, BBET affirmait que le PSL était ‘‘rien de plus et rien de moins qu’une opération de la sûreté d’Etat contre les véritables opposants au système’’ ou encore que ‘‘le PSL est formellement un parti qui lutte pour les pauvres de toutes races, mais en réalité, c’est un mouvement qui ne s’occupe que d’objectifs sionistes et de juifs’’.

Ils ont aussi commencé un de leur meeting en 2004 (perturbé par l’activité de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster) avec ‘‘quelques piques à l’adresse des judéo-bolcheviques comme Geert Cool (porte-parole de Blokbuster, NDLR) et Manuel Abramowitz (responsable du site resistances.be, NDLR), les dobermans de la ploutocratie qui veulent troubler les débats non-conventionnels en faisant appel à leurs employeurs de la police, de la sûreté d’Etat, de la presse du système et des partis du système’’.

Mais le fait que ces énergumènes aient possédé des armes les rend tout de suite moins drôles, certainement après le massacre de Norvège. Ne laissons pas de pareils malades avoir suffisamment de confiance en eux pour passer à l’offensive et poursuivons la lutte contre l’extrême-droite !

En Belgique, il y a quelques mois, le Voorpost (milice du Vlaams Belang) a annoncé qu’il voulait marcher sur les villes ‘‘volées’’ à la Flandre comme Enghien, Soignies, Braine-le-Comte, Mouscron et Tournai. Cinq bus ont donc amené 200 militants du Voorpost à Enghien, où ils ont marché sur la place en entonnant des chants anti-wallons. Il est clair que les tensions communautaires leur permettent de se construire.

Du côté francophone, on pense souvent – à tort – être à l’abri de ce genre de groupe. Beaucoup pensent que des partis comme le Vlaams Belang, des groupes comme Blood & Honor et Combat 18, ou encore des individus isolés influencés par des idées d’extrême-droite ne peuvent que rester marginaux. Pourtant, bien qu’encore relativement faible, le danger d’un développement de l’extrême-droite est bien réel et va aller en s’aggravant au fur et à mesure que la crise ainsi que les politiques d’austérité s’approfondiront.

Bien que groupusculaire et divisée, l’extrême-droite a obtenu des scores électoraux relativement importants aux dernières élections communales, et des élus. Nous pourrions également voir des scores importants pour l’extrême-droite lors des prochaines élections communales de 2012. Le rapprochement entre le groupuscule néofasciste Nation et le Front National réunifié montre qu’ils ont compris le potentiel que la période de crise ouvre à leurs discours populistes.

Modrikamen l’a fort bien compris également, comme le révèle les déclarations qu’il a dernièrement faites dans L’Echo du 13 juillet. Celui que certains appelle le ‘‘petit Degrelle’’ a avoué son attirance pour Marine Le Pen, il explique qu’ ‘‘Un mouvement de retour vers les aspirations du peuple grandit en Europe, avec Wilders, avec Marine Le Pen. Elle est en train de transformer le Front National en un parti de gouvernement. Ce n’est plus une extrême-droite, critiquable, mais une droite qui s’assume avec un côté populaire. Notre parti s’inscrit dans ce mouvement. Il va décoller.’’ Le site Résistances.be va jusqu’à penser qu’il pourrait devenir le pendant belge officiel du Front National français, ce qui pourrait peut-être propulser le populiste Parti Populaire de Modrikamen. Mais il est encore un peu tôt pour le dire.

Des troupes de choc existent également, on connaissait déjà les actions violentes du groupe Nation déjà cité mais, récemment, une section wallonne de Blood & Honor a été créée. Le noyau dur se composerait d’une dizaine de personnes, basées pour la plupart autour de Charleroi. Ils fréquenteraient les manifestations du mouvement Nation et du Front National réunifié. Ce groupe se réclame ouvertement de l’idéologie National-socialiste et veut former des soldats politiques afin de mener une guerre raciale pour ‘‘sauver la race blanche’’. Son emblème est celui de la division SS Wallonie, qui avait participé à la croisade antibolchévique de Léon Degrelle sur le front de l’Est durant la seconde guerre mondiale. Ce 1er octobre, ils ont l’intention d’organiser un concert de groupes skinheads allemands, français et britanniques, avec l’appui des sections flamandes et allemandes du mouvement.

Nous devons donc nous organiser et construire un mouvement antifasciste, doté d’un programme socialiste, qui puisse répondre aux défis qui nous attendent dans la prochaine période.

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