La manifestation pour nos pensions du 16 mai ne doit pas être un but en soi

Manifestation du 19 décembre 2017. Photo : Mario.

Après une campagne d’information au cours de laquelle des centaines de milliers de journaux sur les pensions ont été distribués, une manifestation prendra place le 16 mai à Bruxelles. Le dossier des pensions suscite beaucoup de colère : comment se fait-il que nous ayons à travailler plus alors que les profits augmentent ? La pression du travail signifie que peu de gens s’imaginent travailler jusqu’à 67 ans, et le gouvernement veut maintenant augmenter la pression sur chacun d’entre nous pour que nous travaillions plus longtemps de toute façon. Il faut agir. La manifestation du 16 mai est une mobilisation importante. Nombreux sont toutefois ceux qui se demandent : et ensuite, que se passera-t-il ?

Si le gouvernement devait changer d’avis après une manifestation, nous n’aurions pas à manifester à nouveau au sujet des pensions. Il serait cependant erroné d’estimer que les manifestations et les actions n’ont aucun effet. Si nous ne faisons rien, le gouvernement rongera encore plus rapidement et plus durement nos conditions de vie. Sans nos actions, le débat public est presque entièrement entre les mains de la droite, et le tandem Michel-De Wever pourra bientôt poursuivre avec une nouvelle législature. C’est plus d’actions qu’il nous faut, pas moins. Pas d’action simplement prévues pour renforcer la position de négociation des directions syndicales, mais des actions réfléchies, allant crescendo, qui impliquent des couches plus larges de la population et ont un effet sur l’opinion publique. Impossible ? À l’automne 2014, nous y sommes parvenus avec une manifestation nationale suivie de grèves provinciales puis d’une grève générale nationale.

La suspension des actions après ce plan d’action de 2014 a engendré confusion et frustration parmi de nombreux militants. Les délégués combatifs doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour transformer la frustration en une compréhension de ses causes. Les dirigeants syndicaux n’ont pas osé continuer après 2014 jusqu’à la chute du gouvernement, en partie par manque de perspectives d’alternatives à ce gouvernement. Au sein du capitalisme, peu de marge existe pour que la classe ouvrière puisse arracher des concessions. Résultat, ces dernières décennies, la social-démocratie s’est de plus en plus identifiée au capitalisme et aux politiques qui constitue à nous présenter la facture des cadeaux faits aux ultra-riches. Les syndicats peuvent eux-mêmes défendre un projet politique et mener campagne pour instaurer une pression.

Notre lutte pour une politique différente prendra du temps, nous devons nous y préparer. Après le 16 mai, les protestations ne peuvent pas s’arrêter. Un plan d’action bien élaboré et crescendo peut accroître la pression. Regardons la France et le soutien pour le mouvement social. Les actions doivent également avoir un objectif clair : la chute du gouvernement et de la politique d’austérité. Il nous faut aussi, au travers de ces actions, construire notre représentation politique contre celle des ultra-riches.

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