Le président de la FGTB d’Anvers poursuivi et menacé d’emprisonnement

Riposter contre la criminalisation de l’action sociale par la mobilisation !

Lors d’une grève menée en juin 2016, les autorités ont fait appel aux grands moyens pour briser un certain nombre de piquets de grève à Anvers. Deux militants de la FGTB, dont le président de la FGTB à Anvers Bruno Verlaeckt, comparaissent aujourd’hui devant le tribunal. L’acte d’accusation : ‘‘entrave méchante à la circulation’’. La peine peut aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

Par Geert Cool

La responsabilité politique de cette intervention policière, de la répression et des poursuites qui en découlent incombe au conseil communal dominé par la N-VA.

La N-VA aime parler des ‘‘valeurs occidentales’’ et des droits humains quand il s’agit de s’en prendre aux migrants et aux musulmans, mais ce parti est très sélectif dans le choix des droits humains qu’il accepte… Le droit démocratique de mener une action collective n’en fait pas partie. C’est parce que les grèves s’opposent à la valeur la plus importante des capitalistes : leur profit. La jurisprudence européenne confirme que les piquets de grève font partie de ce droit démocratique. Dans certains cas, la loi prévoit également que des barrages routiers puissent être érigés. Ces droits sociaux, conquis par la lutte des travailleurs, sont sous le feu des critiques. Le gouvernement de droite, N-VA en tête, veut étouffer toute opposition à sa politique d’austérité. Tel est le contexte de l’opération de police du 24 juin 2016.

Un pays où le président d’un syndicat en grève contre la politique gouvernementale est arrêté, cela rappelle davantage une dictature qu’une démocratie. Le fait qu’un conflit social soit traité comme une affaire pénale par la direction des partis qui font l’objet de la protestation est une nouvelle étape dans ce sens. Cela signifie que les protestations contre ce gouvernement sont criminalisées. Pour De Wever & co, quiconque n’est pas d’accord avec le relèvement de l’âge de la retraite, la réduction de nos salaires par le saut d’index, la hausse des impôts, les attaques contre les pensions et la sécurité sociale, le manque d’investissements publics dans les infrastructures, les soins de santé, l’enseignement, etc. doit rester silencieux.

Lors de l’opération répressive du 24 juin 2016, deux membres du personnel de la FGTB ont été arrêtés, dont le président de la régionale anversoise Bruno Verlaeckt. L’accusation d’entrave méchante à la circulation repose sur un article du Code pénal qui relève d’un chapitre concernant les homicides volontaires et les lésions corporelles.

Ces dernières années, la zone portuaire d’Anvers a connu à plusieurs reprises des actions collectives, et ce avec du personnel formé pour assurer la sécurité dans cette zone industrielle. Les barrages sont mis en place de manière à ce que la circulation puisse faire demi-tour sans entrave, de sorte qu’il n’y ait pas d’embouteillages. Le 24 juin 2016, les importants problèmes de circulation ne sont survenus que lorsque la police a rendu cette organisation de la circulation impossible en raison de son approche répressive des grèves. L’intervention policière a entraîné de longs embouteillages. Ce n’était donc pas dans l’intérêt de la circulation, mais simplement pour s’en prendre au droit de grève.

Cette méthode de répression contre la résistance sociale n’est ni nouvelle ni moderne. Cela rappelle davantage la façon dont le mouvement pour le suffrage universel a été traité il y a 125 ans. Le 18 avril 1893, le port a été investi par la gendarmerie et l’armée, cinq grévistes ont ensuite été abattus à Borgerhout.

Avec les poursuites en cours, entre autres, du président de la FGTB d’Anvers Bruno Verlaeckt, une attaque provocatrice est lancée contre le droit de grève et le droit à mener une opposition active en général. La meilleure façon d’y répondre est de se mobiliser et de faire preuve de solidarité. Tous nos droits démocratiques ont été conquis et renforcés par la lutte et la solidarité. C’est ainsi que nous les défendrons. Une première action s’est tenue à l’ouverture du procès le 13 avril. Dans les plaidoiries du 15 juin, une mobilisation majeure s’impose.

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