16 mai : manifestation de masse pour des pensions dignes

D’ici au 16 mai, chacun d’entre nous devrait faire une priorité absolue de la manifestation en faveur d’une « pension digne à un âge décent ». Il nous reste encore quelques jours pour convaincre nos collègues, nos amis, notre famille et nos voisins de venir. Soyez assurés que le gouvernement et le patronat attendent fébrilement de voir combien de personnes les syndicats vont faire descendre dans la rue.

Cela signifie-t-il pour autant qu’ils vont mettre tous leurs projets au placard si nous sommes nombreux ? Ce n’est pas aussi simple que ça. Mais une participation faible ou modérée ne fera que renforcer leur zèle pour nous attaquer à nouveau, maintenant qu’ils le peuvent encore.
Une forte participation, en revanche, peut contrecarrer leurs plans, tempérer leur ardeur. Dans ce cas, ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour contester les chiffres de participation. Les médias seront mis sous pression pour ne pas trop y prêter attention et, si cela ne fonctionne pas, pour en minimiser l’effet autant que possible. Si nous sommes vraiment très nombreux, ils tenteront de gagner du temps, d’étaler leurs plans dans le futur et peut-être même d’essayer d’apaiser les dirigeants syndicaux avec quelques concessions cosmétiques.

Ce que craignent le gouvernement et les patrons, c’est une manifestation si importante et si combative que les dirigeants syndicaux n’auront pas d’autre choix que d’y donner suite. Ils craignent surtout une réédition du scénario de 2014, avec des assemblées du personnel, des concentrations, davantage de manifestations et, surtout, des grèves régionales et nationales. Cela a fait vaciller le gouvernement en décembre 2014. C’est alors que la N-VA a fait appel à la “primauté de la politique”, au fait que les décisions sont prises par la politique et non dans la rue. Les faits ne sont toutefois des faits que dans la mesure où ils correspondent à la réalité, un gouvernement dont les mesures sont combattues massivement et activement, ne peut et ne doit pas rester debout.

Les mesures du gouvernement sur les pensions ont été expliquées en détail dans le journal des pensions que les syndicats ont distribué à plus d’un million d’exemplaires depuis mars. Essentiellement, cela signifie que nous devrons travailler de plus en plus longtemps pour des pensions qui seront encore plus basses que les actuelles, déjà parmi les plus basses d’Europe. Par conséquent, un pensionné sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement belge dépense proportionnellement moins pour les pensions que ceux des pays voisins. Même si l’ensemble du programme des syndicats devait être mis en œuvre, la Belgique dépenserait proportionnellement moins pour les pensions que, par exemple, la France ou l’Autriche.

Ce journal sur les pensions était une merveilleuse initiative, mais pourquoi ne pas la lier à une formation pour tous les militants pour qu’ils puissent l’expliquer à leurs collègues en toute connaissance de cause ? Pourquoi n’y a-t-il pas déjà eu une concentration syndicale autour d’elle ? Le potentiel existe pour un puissant mouvement, non seulement en ce qui concerne les pensions, mais aussi contre la charge de travail insoutenable, comme en témoignent les grèves spontanées chez Lidl ou les grèves chez B-Post, Brussels Airlines, les fonctionnaires fédéraux et d’autres. La pleine réalisation de ce potentiel exige une préparation minutieuse à tous les niveaux.

Ce que veulent les syndicats :

  1. Le retour à l’âge légal de la pension à 65 ans.
  2. Un régime solide et juste pour les métiers lourds et le travail pénible
  3. 1.500 € de pension garantie
  4. De meilleures pensions légales : 75 % du salaire moyen (au lieu de 60 % actuellement).
  5. L’alignement du plafond de calcul des salariés sur celui des indépendants
  6. Une meilleure prise en compte du travail à temps partiel pour la pension.
  7. La liaison automatique des allocations au bien-être

Les dirigeants syndicaux savent aussi bien que nous que l’obtention de ces revendications nécessite une majorité de gauche prête à rompre avec la politique d’austérité permanente de ces gouvernements et des gouvernements précédents et qui nous est imposée par l’Europe. Pour prendre ces revendications au sérieux, les syndicats doivent soutenir activement les partenaires qui veulent les traduire politiquement et rompre les liens entretenus avec ceux qui ne sont pas prêts à le faire. Cependant, pour consolider ces revendications, il nous faut également une société qui produit pour les besoins de la grande majorité de la population et non pour les profits d’une poignée de capitalistes qui récompensent généreusement leurs représentants politiques pour services rendus.

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