Le personnel de Lidl se soulève contre la pression insoutenable au travail

Les clients réguliers peuvent le constater à chacune de leurs visites : la charge de travail est terriblement élevée chez Lidl, le personnel y est très peu respecté et tout doit être le plus bon marché possible. Le problématique est commune à l’ensemble du secteur, cela fait l’objet de négociations entre les syndicats et les employeurs depuis déjà de nombreuses années. Sans grand effet jusqu’ici: le rythme et la pression au travail ne cessent d’augmenter. Si l’on ne peut pas tenir le coup, c’est la porte de sortie. La concurrence s’intensifie de même que la recherche de profits par les actionnaires. Ces profits ne manquent pas : Lidl a réalisé un bénéfice global de 1,5 milliard d’euros en 2015.

Par un délégué du secteur

Le 7 avril, un magasin Lidl à Oostkamp est resté fermé pendant une demi-journée en raison de la pression au travail. La direction a tenté de limiter la situation à un cas isolé. On s’est même permis de rire avec la charge de travail. Mais quelque avait été enclenché. La direction a promis de parvenir à une solution négociée, mais quand une autre négociation s’est révélée infructueuse s’est terminée le 25 avril, une vague spontanée de grèves a commencé. Le personnel a décidé de faire pression sur la direction pour qu’elle trouve des solutions.

L’initiative a été prise par la base, sans qu’un appel ne soit lancé par les syndicats. La grève s’est propagée à grande vitesse, confirmant par là même à quel point la problématique de la charge de travail est répandue dans toute la chaîne. Le personnel en a assez.

La direction a-t-elle compris le message ? C’est discutable. Le grand patron Dieter Schwarz est le 52e homme le plus riche du monde avec un actif de 20,9 milliards de dollars, mais ce n’est pas encore suffisant pour lui. Cela n’a pas été compensé par une attitude humaine à l’égard de son personnel.

Au cours des négociations, le conseil d’administration a proposé que chaque magasin puisse déployer 42 heures de travail supplémentaires par semaine, soit un employé à temps plein supplémentaire. Mais la direction a voulu limiter cela à six mois afin de trouver d’autres solutions dans l’intervalle. Étant donné cette courte période et les nombreuses promesses non tenues dans le passé, le SETCa n’a pas accepté la proposition.

L’augmentation de la pression du travail cause des problèmes dans un nombre croissant d’entreprises. Cela pousse les travailleurs à entrer en action. Pensons aux actions de l’an dernier chez Volvo Cars et Volvo Trucks. Lorsque les syndicats mettent la question sur la table, les employeurs ne veulent rien faire. Le gouvernement parle beaucoup de « travail faisable », mais sa politique facilite la tâche des employeurs qui rendent notre travail impossible. Cette question reviendra de plus en plus souvent : l’augmentation de la charge de travail est un moyen d’augmenter les profits des actionnaires.

Une solution au problème serait, bien sûr, le recrutement de personnel permanent supplémentaire afin que le travail puisse être réparti. Une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine avec maintien du salaire et recrutement supplémentaire (où les contrats actuels de 30 heures seraient automatiquement convertis en contrats à plein temps avec salaires associés) fait également partie de la solution. Nous devons organiser la lutte et discuter des revendications et des tactiques nécessaires au sein des syndicats et avec nos collègues afin de remporter des victoires.

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