Des réponses locales à la double tâche des femmes

Parmi les revendications « Des services publics pour les tâches domestiques »

Saint-Gilles : Pour un plan radical d’investissements publics pour 30 nouvelles crèches et des repas gratuits à l’école!

La politique d’austérité est appliquée à tous les niveaux de pouvoir. Cela a des conséquences négatives pour tous les travailleurs et les femmes en particulier. En moyenne, les femmes font 245 minutes de tâches ménagères non rémunérées par semaine. 45% des salariées dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles travaillent à temps partiel, notamment en raison de cette double tâche. Seul un plan radical d’investissements publics dans les services publics peut offrir une solution à cette double tâche des femmes. Il nous faut une politique ancrée sur les besoins de la population, pas sur les limites budgétaires, à commencer par le niveau communal.

Par Eveline (Bruxelles)

Accueil public des enfants pour tout le monde

Depuis les dernières élections communales, 180 places d’accueil d’enfants ont été créées à Saint-Gilles. Mais en dépit de cela, la pénurie reste structurelle. Le nombre de places d’accueil pour enfants à Saint-Gilles est toujours inférieur à la moyenne régionale, avec un taux de couverture de moins d’une place d’accueil pour quatre enfants.

La pénurie continue de places d’accueil organisées et financées par les autorités a laissé place au secteur privé, qui revient cher. A peu près 45% des places d’accueil à Saint-Gilles sont privées et peuvent revenir à 700 euros par mois.

Ce sous-investissement contribue à la situation socio-économique plus précaire et vulnérable des femmes. Cette situation force les femmes à organiser elles-mêmes l’accueil, puisque la prise en charge par le privé est souvent impayable. C’est généralement la personne au salaire le plus bas (souvent la femme) au sein du couple qui s’adapte.

Nous estimons qu’il faut 30 nouvelles crèches publiques à Saint-Gilles pour s’en prendre efficacement au manque de places et limiter les prix.

Pour des soins abordables et de qualité pour les ainés

Ces cinq dernières années, la résidence en maisons de repos en Belgique est devenue presque 10% plus cher.

Un nombre important des aînés de plus de 65 ans à Saint-Gilles vit dans des situations socio-économiques précaires et vulnérables (au-delà de la moyenne régionale).

Il n’existe de lit dans leur commune que pour 8% des plus de 65 ans. Seuls 54,39% de ces lits sont organisés par la commune (CPAS).

Pour un enseignement gratuit et de qualité

4 enfants sur 10 à Bruxelles naissent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté, cela signifie malnutrition ainsi que trop peu de stimulation et de soutien émotionnel, ce qui a une influence pour leurs soins de santé et leur enseignement, de même que des conséquences négatives sur leur développement cognitif et physique.

Un repas chaud dans les écoles primaires à Saint-Gilles revient à 3,20 euros. La commune n’intervient pas dans le financement. De plus, ces repas sont sous-traités, tant dans les écoles communales que dans la maison de repos du CPAS, à l’entreprise privée Sodexo qui n’a qu’un objectif c.à.d. faire du profit. Cette sous-traitance a une influence sur la qualité des repas, souvent sans goût, déséquilibrés, gras et sans les vitamines nécessaires. Beaucoup d’enfants et d’aînés ne reçoivent ainsi pas le repas chaud sain dont ils ont besoin.

La Commune doit elle-même assurer des repas gratuits dans toutes les écoles. Cette tâche ne peut être sous-traitée, mais doit être accomplie par du personnel communal.

Pour une politique orientée vers les besoins de la population, pas vers les limites budgétaires

Le gouvernement actuel a clairement illustré que des réponses structurelles à ces problèmes ne figurent pas parmi ses priorités. Au contraire, le gouvernement applique l’austérité à un rythme effréné sur les services publics, parmi lesquels l’enseignement et les soins.

Il faudrait aujourd’hui en première instance assurer des repas gratuits et de qualité à chacun, dans les écoles, les maisons de repos et les crèches. Ces services publics doivent être arrachés des mains du secteur privé. Cela signifierait que chacun recevrait au moins un repas chaud de qualité par jour, ce qui serait très positif pour la santé. De plus, cela allègerait les tâches familiales et adoucirait la double tâche des femmes tout en permettant à celles-ci de trouver un meilleur équilibre entre famille, boulot et épanouissement personnel.

Il n’y a rien qui retient les autorités locales de faire ces investissements. Ce n’est pas parce que les Régions ou les Communautés ne prennent pas leur responsabilité que la commune doit suivre cette voie. Un tel exemple s’est réalisé à Barcelone, où la maire Ada Colau a entamé la lutte contre la malnutrition des enfants en libérant trois fois plus d’argent pour des repas gratuits aux écoles. Elle a aussi réussi à réduire le coût de l’accueil des enfants de 62%. (Pour une analyse plus complète : voir l’article La gauche au pouvoir. L’expérience de Barcelone dans notre édition d’octobre).

Il nous faut un plan massif d’investissements publics pour rendre les services publics accessibles, gratuits et de qualité. Seul un tel programme de lutte permettra une réelle émancipation des femmes.

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