Ne les laissons pas nous diviser ! Il nous faut l’unité et une autre société !

« Stop au racisme ! Stop au sexisme ! Ne nous laissons pas diviser ! « 

‘‘La gauche doit choisir entre des frontières ouvertes et l’Etat providence’’ : la carte blanche de De Wever de fin janvier relève d’un vieil adage : ‘‘diviser pour mieux régner’’. Constatant que la politique migratoire gouvernementale est taxée d’inhumaine ou d’amorale notamment par les partis de l’opposition et les milliers de manifestants solidaires des migrants, De Wever répliquait en expliquant que sa morale et sa politique consistent à garantir le financement des protections sociales en Belgique. Qui peut croire cela ?

Par Nicolas M, responsable jeunes du PSL 

Le dossier est brûlant, il agite les négociations entre syndicats et patronat/gouvernement : les pensions sont le grill, la droite continue sciemment sa politique d’attaques frontales contre nos conditions de vie et de travail. En parallèle, les opposants à la politique migratoire brutale du gouvernement Michel s’agglutinent par milliers à chaque nouvelle rafle. Ce que parvient à faire la droite c’est de lier les différentes parties de sa politique. Servir l’intérêt de la majorité est trop coûteux, il faut sabrer dans les dépenses publiques et transférer l’argent vers les riches et les grandes entreprises. Depuis 2014, il n’y a plus de tabou, le gouvernement roule sur tous les dossiers, bien aidé par la faiblesse de son opposition. Nous écrivions le mois passé que celui-ci ne fera de concession que s’il se sent menacé. Cette réflexion est cruciale pour tous ceux qui veulent s’opposer à lui.

Pour De Wever, il nous faut choisir. Oui, c’est vrai, mais pas entre les options qu’il propose. Si l’argent manque pour accorder une pension décente à chaque travailleur, pour embaucher massivement dans les soins de santé et assurer un accueil digne à nos aînés et aux patients, etc. c’est parce que les richesses disponibles sont accaparées par le privé. 220 milliards d’euros évadés vers les paradis fiscaux – un manque à gagner de quelques 28 milliards en fraude fiscales (6 à 7% du PIB !) – c’est quand même autre chose que les vagues de migrants qui fuient la misère et la violence et vivent dans une précarité insoutenable ! Par contre, il est vrai que nous ne pourrons pas renverser l’actuelle politique d’accueil sans mobiliser les moyens nécessaires à son financement.

Le choix qui nous fait face est soit de continuer à subir les manœuvres de la classe dominante et de ses représentants politiques, soit de rassembler et d’unifier les exploités pour organiser leur lutte commune en faveur d’une alternative politique qui mettra un terme aux pénuries, aux attaques antisociales et aux discriminations. De Wever fait tout pour repousser le cauchemar de son camp : un soulèvement généralisé contre tous les aspects de la politique capitaliste. Un tel mouvement ne tombera pas du ciel. Il exige de la préparation. Diverses opportunités d’avancer dans cette direction nous font face.

Sans lier le combat pour un accueil décent des migrants à celui contre la précarité grandissante en Belgique (21,5% de la population affirme difficilement pouvoir joindre les deux bouts !), nous laissons le champ libre aux idéologues de la classe dominante pour qu’ils nous mettent dos à dos, neutralisent nos revendications et nous taxent d’inconscients. Battons-nous pour un plan massif d’investissements publics pour des logements sociaux, un refinancement de l’enseignement et des emplois décents pour chacun, sans distinction d’origine, de lieu de naissance ou de religion.

Les extrêmes inégalités, la surexploitation et les pénuries puisent leurs racines dans le système capitaliste. De la propriété privée des moyens de production et d’échange découle le manque de financement des services publics, ainsi que le pillage à l’œuvre dans les pays d’origine des migrants, source de tensions économiques et de guerres. C’est tout un modèle économique qui demande à être renversé.

De notre unité et de nos revendications doit découler un débat sur le type de société dont nous – la grande majorité, travailleurs pressés comme des citrons, pensionnés pauvres, travailleurs migrants, travailleurs persécutés – avons besoin. La nationalisation des secteurs clés de l’économie, y compris l’entièreté du secteur financier, mis sous contrôle des travailleurs et de leur famille, permettrait d’orienter les immenses richesses disponibles vers la satisfaction des besoins de la population et non vers la soif de profits d’une infime minorité. Unifions nos luttes et défendons les mesures socialistes démocratiques qui s’imposent.

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