De quel gouvernement avons-nous besoin ?

Après tous ces mois de querelles sur la formation du gouvernement, qui suit encore ce que font les partis traditionnels ? Pour les partis impliqués dans les négociations, ce contexte sert de prétexte pour pouvoir présenter la politique d’austérité comme étant le ‘‘moindre mal”. Car, aucune ambiguïté à ce sujet, Elio Di Rupo fera tout ce qu’il peut pour trouver un “compromis” basé sur encore plus d’économies néolibérales.

Par Geert Cool

Sous couvert de mesures prétendument équilibrées, ce sont les travailleurs et leurs familles qui subiront de dures attaques, alors que les riches n’auront que des mesurettes symboliques. Le Vicomte Davignon a d’ailleurs très clairement expliqué qu’un impôt temporaire pour les super-riches ne changerait en rien sa “vie quotidienne”. Ce n’est pas le cas pour les chômeurs ou les travailleurs… En pratique, Di Rupo plaide notamment pour une limitation du chômage dans le temps et pour relever l’âge de la pension.

L’opposition de droite de la N-VA prétend défendre le “Flamand qui bosse dur”, mais elle défend surtout les 75.600 millionnaires de notre pays ! A croire que selon elle, ce sont les millionnaires qui constituent la classe moyenne… Avec en tête le ‘’modèle allemand’’ de bas salaires et de destruction de droits sociaux, ce parti ne pense qu’à faire tourner la machine d’austérité à plein régime. En Grande-Bretagne nous constatons les conséquences de cette logique. L’ami britannique de De Wever, le Premier ministre David Cameron, a tellement coupé dans les budgets qu’il a envoyé l’économie droit dans l’abîme. C’est ce qui s’appelle ‘’une véritable réforme” dans le nouveau jargon flamand.

Les désaccords entre les partis qui négocient et la N-VA concernent principalement le rythme des économies et non le fond de cette politique elle-même, tout cela dans un ‘’emballage communautaire’’. La question communautaire est avant tout une question de ressources et de déficits : quel groupe de la population ou quelle communauté doit se serrer la ceinture en premier ? Étant donné le contexte international d’aggravation de la crise économique, la période à venir ne sera pas propice à toute conclusion aisée d’un accord communautaire.

Nous comprenons bien que nombreux sont ceux qui en ont marre et qui espèrent avoir un gouvernement après plus d’un an. Demandons-nous toutefois quel type de gouvernement nous voulons. Un gouvernement qui fait payer la pénurie de moyens aux travailleurs et aux chômeurs ? Des économies sévères dans une communauté seront utilisées comme bélier pour finalement s’en prendre à toutes les conditions de vie et de travail.

Nous nous opposons aux mesures présentées par Di Rupo dans sa note. Nous pensons que ce qu’il nous faut, c’est une politique qui s’en prenne aux nombreuses lacunes de la société : au manque d’emplois, au manque de moyens dans l’enseignement, dans les soins de santé, en termes d’infrastructures (il suffit de penser aux routes et aux transports publics),… Ce n’est pas à partir de cela que réfléchit la classe politique traditionnelle.

Les syndicats ne peuvent pas tomber dans le piège du ‘’moindre mal’’. Ils doivent organiser la résistance contre la politique de casse sociale avec un plan d’action démocratiquement élaboré. D’autre part, nous pensons qu’il est crucial de construire une alternative politique conséquente pour opposer une alternative de gauche à la politique d’austérité. Le PSL soutient chaque étape vers la construction d’une telle opposition, en défendant des solutions socialistes contre le capitalisme.

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