Les étudiants d’extrême droite divisés sur leur marche de la haine. Pour une forte manifestation antifasciste le 22 mars!

« Marche contre le racisme – Stop à la marche de la haine du NSV ! Stop au racisme, au sexisme & à la LGBTQI+-phobie ! »

Chaque année, les étudiants d’extrême droite du NSV (Nationalistische Studentenvereniging) organisent une marche de la haine dans l’une des villes universitaires flamandes. Les Etudiants de Gauche Actifs et notre campagne antifasciste Blokbuster prennent systématiquement l’initiative d’une contre-manifestation en solidarité avec les groupes de population ciblés par l’extrême droite. A un moment, il a semblé qu’il n’y aurait pas de manifestation cette année, mais une partie du NSV a décidé de descendre dans les rues à Gand le 22 mars. Nous voulons quant à nous mobiliser une multitude de contre-manifestants.

Par Franz en Koerian (Gand)

Ces dernières années, des milliards d’euros ont été économisés dans les services publics. La charge de travail a augmenté et la sécurité sociale a été érodée. En 2017, un nombre record de 157.510 personnes ont dû faire appel aux banques alimentaires. A Gand, un candidat locataire attend en moyenne six ans avant d’accéder à un logement social. Partout s’empilent les déficits, les files d’attente, les burn-outs, etc.

Cette politique néolibérale de démolition sociale a érodé la base électorale des partis traditionnels. Ce processus s’est intensifié depuis la Grande Récession d’il y a dix ans. Dans un certain nombre de pays, cela a conduit à l’émergence de partis de gauche, mais les populistes de droite s’engouffrent également dans la brèche. Mais, selon eux, les responsables ne sont pas les ultras-riches et leur soif de profits, ce seraient les réfugiés, les personnes LGBTQI+, les femmes et d’autres groupes.

Ce sont surtout les nouveaux populistes de droite comme Trump et les plus anciens du type de Wilders aux Pays-Bas qui ont connu une forte hausse de leur soutien. Les partis d’extrême droite plus classiques, comme le Vlaams Belang, le Front National (France) ou le FPÖ (Autriche), ont tenté de s’adapter à ces nouveaux populistes de droite avec plus ou moins de succès. Le Vlaams Belang est entré en conflit avec l’existence de la N-VA, un parti qui repose énormément sur le populisme de droite.

Ces pressions exercées sur les groupes d’extrême droite existants ne signifient pas que le danger de la violence de rue a disparu. Nous l’avons constaté aux Etats-Unis où, sur base d’une confiance en soi grandissante, l’Alt-Right (littéralement ‘‘droite alternative’’) a organisé une manifestation à Charlottesville à l’été 2017. Immédiatement, cela a entraîné une violence mortelle mais aussi d’importantes contre-mobilisations, dont 40.000 manifestants antifascistes à Boston très peu de temps après. L’Alt-Right a dû annuler pas moins de 67 meeting et actions dans les 24 heures qui ont suivi les tragiques événements de Charlottesville. Les mobilisations de masse contre l’extrême droite peuvent temporairement briser leur espace et leur confiance.

Mobilisation contre la division

La campagne antifasciste Blokbuster repose sur la mobilisation autour d’un programme de changement social. Au cours des 25 dernières années, nous avons systématiquement organisé des contre-manifestations lorsque les étudiants d’extrême droite du NSV sont descendus dans la rue. Il y avait toujours eu une multitude d’antifascistes, ce qui signifiait que la marche de la haine n’a jamais pu se présenter comme un événement ‘‘normal’’.

Au cours de ces dernières années, le NSV a eu du mal à mettre des gens en ordre de marche. L’an dernier, leur nombre de participants est tombé au plus bas : il n’y a pas eu plus de 80 à 90 manifestants. Cela a soulevé des questions dans leurs cercles quant à savoir si cela valait toujours la peine d’organiser une manifestation.

L’actuelle génération du NSV n’était pas enthousiaste à l’idée d’organiser une manifestation cette année pour se faire à nouveau humilier. Cependant, sous la pression de l’ancienne génération, une manifestation aura bien lieu à Gand le 22 mars. Il est important que nous poursuivions nos campagnes menées au cours des 25 dernières années et que, grâce à une forte contre-manifestation, nous puissions faire en sorte que cela devienne la toute dernière manifestation du NSV. La faiblesse du NSV ne devrait pas être une raison pour ne pas organiser une forte mobilisation. Si la bulle des populistes de droite tels que Theo Francken et Bart De Wever éclatait, le Vlaams Belang et des groupes apparentés comme le NSV menaceraient de bénéficier à nouveau de plus d’espace.

Le NSV est actuellement affaibli, mais il n’est plus la seule force dans le champ de l’extrême droite. La compétition est féroce avec le cercle d’étudiants catholiques très réactionnaires KVHV et le nouveau groupe ‘‘Schild en Vrienden’’. Ils ont lancé des campagnes d’intimidation avec des autocollants comme ‘‘Mort plutôt que rouge’’ ou ‘‘Débarrassez-vous de Comac’’. Ils ont également mené de petites actions de provocation au piquet de grève des cheminots de la gare de Gand Saint Pierre à l’occasion de la grève des services publics du 10 octobre dernier. La résistance antifasciste reste plus que nécessaire!

Nous devons offrir une alternative à la politique de casse sociale, qui est inhérente au capitalisme. Les mobilisations sont une excellente occasion d’entrer en débat. Pour nous, la résistance antifasciste, antiraciste, antisexiste et anti-LGBTQI-phobie doit déboucher sur des revendications qui s’en prennent au terreau sur lequel les divisions et discriminations peuvent se développer. Nous avons besoin d’investissements massifs dans les services publics et les pensions, d’une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, etc.

Dans le combat pour que ces revendications soient concrétisées, il apparaît clairement que nos intérêts entrent en conflit direct avec ceux des ultras-riches et de leurs représentants politiques. L’austérité n’a jamais été conçue comme une mesure temporaire destinée à faire face à la crise mais comme moyen d’accélérer le rythme des attaques contre les travailleurs et la jeunesse afin d’accélérer le transfert de richesses vers les poches des ultras-riches. La résistance contre l’extrême droite ne peut être dissociée de la lutte contre un système capitaliste qui agit uniquement au nom du profit et encourage la division. Seule la solidarité reposant sur un programme socialiste peut briser toutes les formes de division.

=> Jeudi 22 mars – 20h – Gand – Sint-Pietersnieuwstraat 43

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