Il n’y en a que pour les riches! Organisons sérieusement notre résistance!

Le gouvernement prétend que l’austérité brutale de ces dernières années commence à porter ses fruits. C’est tout à fait vrai pour les supers riches et les grandes fortunes. Mais pas pour la très grande majorité de la population. De plus en plus de gens sont délaissés, ce qui ne s’améliorera pas avec les attaques contre les pensions, entre autres.
A cause des politiques d’austérité, telles que le saut d’index ou l’augmentation forte des prix de l’énergie (+9,8% l’année passée), la croissance économique de 1,7% est restée l’année dernière en dessous de la moyenne européenne (2,5%). Mais il y avait donc bien une croissance économique. Le revenu des fortunes a augmenté de 5,3% grâce à l’augmentation des dividendes.(1) Il n’en ira pas autrement cette année : les grandes entreprises annoncent un nouvel essor de leurs profits. L’année passée, la banque KBC a déclaré avoir engrangé un profit net de 2,6 milliards d’euros, une augmentation de 6%.(2) La croissance économique profite surtout aux riches.

Dix ans après la Grande Récession, les profits des entreprises sont restaurés. Quant à la misère sociale, elle n’a fait que s’aggraver en conséquence des mesures d’austérité. Le nombre de personnes qui vivent d’un revenu d’insertion est passé de 83.000 personnes à 127.000 en dix ans. Le nombre de personnes en règlement collectif de dettes est passé de 61.000 à 95.600.(3)

Même ceux qui travaillent ont de plus en plus difficile à boucler leurs fins de mois. Les nouveaux emplois créés sont souvent partiels ou mal payés. En 2015, pour la toute première fois, le nombre des temps plein n’a pas atteint la moitié des recrutements : 49%. En 2008, il s’agissait encore de 55%(4) L’argument de la hausse du pouvoir d’achat repose essentiellement sur la croissance du revenu des fortunes, des revenus des indépendants et du plus grand nombre d’actifs. Deux données issues du rapport de la Banque Nationale illustrent la réalité des revenus des travailleurs : l’inflation (la hausse des prix) était de 2,2% l’année passée, tandis que la hausse des salaires n’était que de 2%.(5) Même les mathématiciens renommés de la N-VA peuvent en déduire que les salaires ont connu une croissance inférieure de 0,2% à la hausse des prix.

L’économie ne connait pas une croissance plus importante puisque le pouvoir d’achat est en berne. Après des années de sous-investissements, l’infrastructure est en piètre état. Pensez aux tunnels de Bruxelles, à l’état délabré du matériel des transports en commun ou encore aux affaissements dangereux sur les routes ! Pourtant, le gouvernement persiste à ne pas investir dans des emplois de qualité, des hausses de salaires et une meilleure infrastructure. Le seul investissement qui ne se discute pas, ce sont les 3,6 milliards d’euros (une facture qui risque d’atteindre les 15 milliards avec l’entretien) pour les nouveaux avions de chasse. Dans le magasine Trends/Tendances, un rédacteur néolibéral qui s’oppose généralement à toute dépense publique, avait titré sont article ‘‘Le F35 est bon pour le budget’’.(6)

Le gouvernement veut poursuivre sa politique et continuer à lancer des attaques contre notre niveau de vie. Ainsi, la baisse déjà annoncée du salaire minimum pour les jeunes sera concrétisée. En mars, le gouvernement veut faire passer au parlement une nouvelle politique concernant les pensions des métiers lourds (voir en page 5). Par après, la pension à points est à l’ordre du jour. Les attaques ne s’arrêtent pas. Résistons et exigeons notre part de la croissance économique !
Nous ne pouvons pas attendre les prochaines élections et laisser l’espace aux partis de la droite pour travailler quotidiennement l’opinion publique avec leur propagande et leurs mensonges. Lancer de façon déterminée des revendications offensives apporterait un soutien large aux syndicats. Comme Rosa Luxembourg le faisait remarquer en 1906 : ‘‘Une tactique socialiste conséquente, résolue, allant de l’avant, provoque dans les masses un sentiment de sécurité, de confiance, de combativité; une tactique hésitante, faible, fondée sur une sous-estimation des forces du prolétariat, paralyse et désoriente les masses. Dans le premier cas les grèves de masse éclatent ‘‘spontanément’’ et toujours ‘‘en temps opportun’’ ; dans le deuxième cas la direction a beau appeler directement à la grève – c’est en vain.’’

(1) De Tijd, ‘Nationale Bank schetst de stand van het land’, 23 februari
(2) De Standaard, ‘KBC weet rentedruk te pareren’, 23 februari
(3) http://www.indicators.be/
(4) https://nieuws.kuleuven.be/nl/2017/helft-nieuwe-aanwervingen-in-deeltijdse-of-flexibele-contracten
(5) https://www.nbb.be/doc/ts/publications/nbbreport/2017/nl/t1/verslag2017_tii_h2.pdf
(6) http://trends.knack.be/economie/finance/de-f-35-is-goed-voor-onze-begroting/article-opinion-964177.html

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