La menace des marchés financiers et des agences de notation contre la Belgique est-elle réelle ?

Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poor’s ; des noms autrefois inconnus du grand public mais aujourd’hui si redoutés que leur seule évocation en fait trembler plus d’un. Régulièrement, concernant notre pays, ces agences de notation précisent que les tensions communautaires pourraient avoir des conséquences très néfastes pour la note de crédit de la Belgique. Qu’en est-il ?

Article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

A lire la presse économique, il semblerait que les fondamentaux économiques de la Belgique protègent relativement le pays. La dette nationale, par exemple, est passée de 137% du Produit Intérieur Brut en 1993 à un peu moins de 100% actuellement. Cela reste considérable aux yeux des observateurs du marché, mais nombre d’autres pays commencent à nous rejoindre. Dans les cas de l’Allemagne ou de la France, sur un laps de temps similaire, la dette nationale est passée d’environ 45% à 85%. La différence n’est donc plus aussi énorme.

Ensuite, des résidants en Belgique possèdent des fortunes financières considérables. En 2010, il s’agissait de quelque 900 milliards d’euros, soit environ 250% de la dette nationale, dont 200 milliards d’euros (60% de la dette nationale) en comptes d’épargnes, des records historiques. Le message est clair : en moyenne, les ménages en Belgique peuvent encore faire face à un approfondissement de la crise économique et ne vont pas stopper net leur consommation directement. Les chiffres d’emploi sont aussi assez rassurant pour les marchés. La Belgique a même plus d’emplois aujourd’hui qu’avant la crise (au détail près qu’il y a eu une explosion du travail précaire et temporaire et d’emplois subsidiés…). Tous ces éléments font dire aux agences de notations que la situation économique et budgétaire de la Belgique, dans le contexte international actuel, est assez bonne, avec une épargne importante.

Reste le risque politique. L’agence Fitch, la dernière à avoir livré un rapport sur la Belgique, estime que le fait que la Belgique ne s’est toujours pas dotée d’un gouvernement de plein exercice ne constitue encore qu’un problème à long terme. Pour Moody’s, ‘‘une pression potentielle à la baisse sur la note pourrait naître si l’impasse politique actuelle n’est pas résolue rapidement’’. Standard & Poor’s ne dit pas autre chose. Cette dernière agence a récemment dégradé la note des Etats-Unis, notamment pour des raisons politiques, au vu de l’impasse entre Démocrates et Républicains concernant le relèvement du plafond de la dette du pays.

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