Kazakhstan: la répression continue contre les grévistes

Natalia Azhikalieva, une activiste très connue à Zhenaozen qui avait fait une grève de la faim de 2 mois en soutien de la grève des travailleurs du pétrole, a été arrêtée. Selon les grévistes, elle a été emprisonnée pour 15 jours sans le moindre procès, uniquement sur base de déclarations d’un policier selon lequel elle l’aurait blessé lors de la violente attaque de la police du 8 juillet dernier, contre les travailleurs qui avaient entamé une grève de la faim. Natalia, qui pèse maintenant 45 kilos au maximum, aurait causé des blessures incurables au policier anti-émeute de deux mètres qui lui faisait face…

En réaction à la charge de la police contre les grévistes de la faim, elle s’était couverte d’essence, en éclaboussant visiblement le policier face à elle. La menace de se mettre le feu a stoppé la charge. Mais la police est revenue le lendemain en plus grand nombre, et a arrêté des dizaines de participants à la lutte. Tout cela est aujourd’hui instrumentalisé pour imposer le silence à l’un des dirigeants de la grève.

Cette attaque suit la déclaration du 9 septembre dernier de la part du magnat du pétrole Timur Kulibayev, à la tête du Fonds national d’investissement “Samruk-Kazyna”, qui a qualifié cette grève d’illégale et a réclamé des mesures plus répressives contre les grévistes. Ce fonds d’investissement est le principal actionnaire de KuzMunaiGaz, l’entreprise dont les travailleurs sont en grève depuis des mois maintenant. Timur Kulibayev est aussi le beau-fils du président du Kazakhstan, et ce n’est nullement une coïncidence…

Pendant ce temps, la police continue de harceler Esenbek Ukteshbayev et Ainur Kurmanov, dirigeants du Mouvement Socialiste au Kazakhstan (une organisation large dans laquelle est présente notre section au Kazakhstan, Résistance Socialiste). Jeudi dernier, Esen a été interrogé six heures de suite, et Ainur l’a été durant dix heures la veille. La police utilise aussi d’anciens militants de la campagne “Laissez les maisons du people en paix’’ (une campagne contre les expulsions) qui ont maintenant conclu des arrangements avec les autorités pour jouer le rôle de ‘‘témoins’’. Selon ces derniers, les deux militants sont responsables d’avoir initié une campagne de suicide de masse (!). D’autres accusations plus mineures ont aussi été proférées au cas où celles-ci ne passeraient pas.

Nul besoin d’expliquer à quel point ces accusations sont absurdes. Selon les récentes recherches de l’Université de Harvard, quelque 38.000 personnes se sont suicidées à travers le monde en conséquence de la crise bancaire. Les USA, la Chine, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne, l’Argentine, le Mexique et la Russie sont en tête de ce classement macabre. Le Kazakhstan ne fait pas exception. Au début de la crise, la banque BTA, qui accuse maintenant Ainur et Esen, a été frappe par divers scandales de corruption et a été sauvée par l’Etat, et partiellement nationalisée. Cette banque refuse maintenant d’offrir une aide similaire pour aider ceux qui sont actuellement incapables de rembourser leurs hypothèques. (voir l’article, en anglais, “More blood on the hands of Kazakhstan’s banks” sur www.socialistworld.net, 27/05/2011).

Le besoin d’actions de solidarité est urgent. Que faire ?

Soutenez la grève!

Les grévistes ont demandé l’aide du député européen Paul Murphy (membre du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en République irlandaise), afin qu’il récolte de l’argent des syndicats et du mouvement ouvrier international. Paul a ouvert un compte en banque où les donations peuvent être envoyées pour aider les travailleurs en lutte et leurs familles.

Vous pouvez trouverez ci-contre différents articles expliquant la situation au Kazakhstan. Demandez à votre syndicat d’aider les travailleurs du pétrole. Protestez contre les menaces d’arrestation contre les militants socialistes du Kazakhstan. Protestez devant les ambassades du Kazakhstan (vous pouvez voir ci-contre différents exemples de protestations). Envoyez des emails de protestation aux ambassades, ainsi qu’à la direction de la banque BTA, à Asel Tynyshbekova, à : tynyshbekova@bta.kz. Envoyez vos messages de solidarité à : Kazakhstansolidarity@gmail.com

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