Restructuration chez Carrefour. Quand le secteur de la distribution sortira-t-il de cette spirale infernale?

Photo : Flickr/Fruitnet

Réaction d’un délégué syndical du secteur

En réponse à l’annonce de Carrefour d’un ‘‘plan de transformation’’, je me suis demandé vers où se dirige le secteur de la distribution. En 2010 déjà, Carrefour avait procédé à une restructuration. Delhaize également a connu une restructuration en 2014. La charge de travail des survivants ne cesse d’augmenter. Tout cela afin d’augmenter les marges bénéficiaires des entreprises. Comment pouvons-nous nous battre pour un secteur qui ne serait une affaire de profit, mais de clients et de personnel ?

Le secteur de la distribution est responsable de plus de 400.000 emplois. On est la plupart du temps fort loin d’emplois de qualité avec de bons salaires. Malgré cela, ces travailleurs représentent une bonne part du revenu de nombreuses familles. C’est un secteur où règne une forte concurrence et, contrairement à ce que les commentateurs libéraux voudraient nous faire croire, ce n’est pas bon. Ni pour les clients, ni pour le personnel, ni pour les producteurs. La concurrence exacerbée pousse à économiser partout et à presser le citron jusqu’au bout.

Les licenciements, l’augmentation de la charge de travail, les négociations plus dures avec les fournisseurs, le service moindre à la clientèle,… tout cela prend place pour sécuriser et même augmenter les profits des entreprises. Cette soif de profits conduit aux massacres sociaux que nous avons connus chez Carrefour, Delhaize, Makro/Métro, Cora, etc. Pourquoi des individus devraient-ils pouvoir s’enrichir sur le dos des autres ? Pourquoi n’organisons-nous pas ce secteur de manière centralisée afin de répondre aux besoins des gens et d’offrir un emploi décent et bien rémunéré aux employés ?

Il existe à l’heure actuelle cinq grandes chaînes en Belgique qui vendent presque toutes la même chose. Mais elles travaillent toutes côte à côte, souvent littéralement. La collectivité pourrait beaucoup plus efficacement organiser les choses, non pas pour en faire supporter le coût par les gens comme c’est le cas aujourd’hui, mais en partageant le travail entre tous. Les profits réalisés par ces cinq grandes chaînes montrent que l’argent est bien là pour un tel projet.

Nous ne devons pas nous permettre d’être divisés: Carrefour contre Delhaize ou Colruyt ou Lidl ou Aldi, mais nous devons défendre une nationalisation de l’ensemble du secteur. De cette manière, il serait possible de planifier l’activité en fonction du client, des employés et des fournisseurs. Ce n’est qu’ainsi que la spirale infernale actuelle pourra être contrariée. Et que des revendications offensives telles qu’un salaire minimum de 14€ l’heure, des contrats à temps plein pour tous ceux qui le souhaitent et un équilibre décent entre vie professionnelle et vie privée pourraient voir le jour.

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