Un an, c’est déjà plus qu’assez ! Comment stopper Trump ?

Le 8 novembre 2016, le monde est resté sans voix quand il a été annoncé que Donald Trump deviendrait le nouveau président des États-Unis. Un an plus tard, on s’inquiète toujours de ce que son régime peut provoquer aux États-Unis comme dans le monde entier.

Par Bart Vandersteene

Imprévisible et impopulaire

Au cours de l’année écoulée, l’administration Trump fut imprévisible, mais surtout très réactionnaire. Trump a menacé de guerre la Corée du Nord, ce qui aurait un énorme coût humain. Il a lancé l’idée d’une intervention militaire au Venezuela. Il s’en ait prit aux migrants, à la communauté LGBTQI+, aux femmes, à la protection de l’environnement, aux aspects progressistes des soins de santé américains… mais il a en retour été confronté à des protestations massives de la part de la population. Trump dispose aujourd’hui du taux de soutien le plus bas pour un président un an après son élection. Des millions d’Américains désirent se débarrasser de lui le plus vite possible.

Trump est détesté en raison de ses politiques racistes et sexistes agressives au service des ultras-riches. Mais une grande partie de l’establishment redoute aussi les conséquences de la politique parfois imprudente de l’homme politique le plus puissant au monde. La classe des milliardaires, l’establishment politique et l’état-major de l’armée font tout leur possible pour garder sous contrôle la dynamique politique américaine. Ils sont confrontés à un narcissique instable et incontrôlable qui déstabilise davantage le système, lui-même résultat de la profonde crise que traverse la caste politique aux Etats-Unis.

Les partis républicain et démocrate sont profondément divisés. Ils sont plus éloignés de l’américain ordinaire que jamais. Un récent sondage a montré que 58% des Américains estiment que Donald Trump est déconnecté de la population. 62% pensent de même pour le parti républicain et, pour les démocrates, le chiffre atteint les 67%. Voilà un élément de réponse pour tous ceux qui se sont demandés pourquoi Hillary Clinton a perdu les élections. Il ne faut pas seulement réfléchir à la manière de se débarrasser de Trump. Laisser la scène politique aux mains de partis l’un l’autre tout aussi détestés par une grande majorité d’Américains équivaut à ouvrir la voie à d’autres clowns grotesques qui instrumentaliseront le mécontentement.

La direction des démocrates et des partis classiques à travers le monde affirme que la meilleure manière de contrer l’agenda de Trump est d’attendre les prochaines élections. Ce serait toutefois une grosse erreur de compter là-dessus. La résistance sociale, aux États-Unis comme ailleurs, doit maintenant atteindre un nouveau stade. Les mobilisations de masse telles que les Millions Women’s March du 21 janvier 2017 restent nécessaires. Ce jour-là en 2016, des millions de femmes et d’hommes étaient descendus dans les rues. Ce fut la plus grande journée de protestation de l’histoire des Etats-Unis.

Ce serait une grande erreur de laisser le mouvement social aux mains des démocrates et de limiter les revendications à ce qui leur est acceptable. Les démocrates espèrent seulement affaiblir Trump pour remporter les élections. Un mouvement capable de faire barrage à Trump n’a pas besoin d’une direction démocrate. Les démocrates se rendent bien compte qu’ils sont la prochaine cible du mouvement social.

Bernie aurait gagné

Dans son livre Hacks, Donna Brazile explique à quel point la direction des démocrates a remué ciel et terre pour permettre à Clinton de remporter les primaires démocrates de 2016. Il s’agit d’un témoignage de poids puisqu’il provient de la présidente par intérim du Comité national démocrate en 2016. Elle était parvenue à ce poste suite à la démission de la présidente Debbie Wasserman Schultz à la suite des révélations de Wikileaks concernant ses nombreux efforts en faveur de Clinton lorsqu’elle était encore opposée à Sanders. Brazile confirme cette affaire, mais fournit également plus de détails sur la manière dont la procédure de désignation du candidat démocrate a été manipulée et faussée avec un seul but : arrêter Bernie Sanders par tous les moyens.

Sanders aurait remporté la bataille électorale contre Trump. Peu de gens en doutent. Ses idées politiques, cependant, constituaient une menace pour la classe des milliardaires, de sorte que le couronnement prévu d’Hillary Clinton devait à tout prix prendre place.

Beaucoup de militants espèrent encore que le Parti démocrate puisse être réformé. Un certain nombre de candidats de gauche du réseau ‘‘Our Revolution’’ autour de Bernie Sanders ont remporté un siège aux élections de cette année. Mais la prépondérance de l’aile pro-establishment au sein du parti démocrate reste pour le moment intacte. Les statuts internes ont été adaptés pour empêcher le plus possible aux Berniecrates (les démocrates qui soutiennent Bernie Sanders) d’avoir une réelle influence au sein du parti. Cela rend quasiment impossible que l’establishment perde simplement un de ses partis, le Parti démocrate, face au mouvement social.

Les candidats marxistes ont également obtenus de bons résultats lors des élections locales, à l’instar de Ginger Jentzen, de notre organisation-sœur Socialist Alternative, à Minneapolis (34% des voix). Cela fait quelques années que nous constatons aux Etats-Unis un essor des idées anticapitalistes et socialistes. Socialist Alternative défend que des candidats indépendants de l’establishment se présentent aux élections. Ces campagnes peuvent aider à réunir des forces pour créer un parti des 99% afin de défier le pouvoir des 1%, le pouvoir du monde de Wall Street, de la classe des milliardaires et de ses deux partis politiques.

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