Élargissement des flexi-jobs : le gouvernement Michel poursuit sa casse des conditions de travail

Dans le cadre des attaques néolibérales de l’accord d’été, le gouvernement Michel a décidé d’élargir la portée des flexi-jobs. Ce statut spécial fonctionne de la manière suivante : l’employeur propose à un travailleur un contrat dans lequel il n’y a pas de temps de travail défini, pas d’horaire et pas de rémunération conventionnée. Ces contrats permettent aux patrons de convoquer du personnel jusqu’à la dernière minute avant la prestation, sans durée limite basse ou haute, pour un salaire de 9,88€/h. Autrement dit, c’est un chèque en blanc en faveur du patron, sans la moindre garantie sur les conditions de travail ou de revenus pour le travailleur. En bonus pour le patron : les cotisations sociales sont restreintes à 25% d’ONSS !

Par Baptiste (Hainaut)

Jobs, jobs, jobs ?

Ces flexi-jobs étaient déjà présents depuis 2015 dans l’horeca et accessibles pour les personnes travaillant en temps partiel à hauteur d’un 4/5e. Au 1er janvier 2018, les flexi-jobs s’appliqueront également au secteur du commerce et seront accessibles aux pensionnés. Et le gouvernement Michel a fait comprendre que ce n’était qu’un début. Officiellement, selon le secrétaire d’État à la fraude sociale Philippe De Backer (Open VLD), cette mesure devait permettre d’en finir avec le travail au noir présent dans l’horeca. En réalité, le gouvernement a instrumentalisé la problématique du travail au noir dans ce secteur non pas pour transformer le travail précaire en contrats décents, mais pour formaliser le travail précaire dans l’horeca et initier plus largement la constitution d’un secteur à bas salaires !

Ces flexi-jobs ne créeront pas un seul emploi. Au contraire, les contrats standards seront mis sous pression avec ce nouveau dumping social. Dans les secteurs de l’horeca et du commerce, une majorité des emplois sont à temps partiel, car il y a une exploitation de la flexibilité horaire des temps partiels. Avec les flexi-jobs, le patronat n’a donc plus aucun intérêt à embaucher ou à améliorer les contrats existants, y compris en cas de surcroit de travail.

Taillables et corvéables à merci ? NON !

À défaut d’une lutte généralisée contre le gouvernement Michel, les syndicats s’en sont remis à une requête en annulation devant la cour Constitutionnelle pour bloquer les flexi-jobs dans l’horeca, en arguant l’introduction d’une discrimination entre travailleurs sur un même lieu de travail. La requête a été rejetée, et la faiblesse entrainant l’agression, le gouvernement en remet une couche à présent.

La voie légale ne doit pas se substituer à la lutte, qui est la seule manière d’obtenir des acquis sociaux. Dernièrement, en Angleterre, les travailleurs des McDonald’s de Crayford et de Cambridge sont rentrés en grève pour rejeter les conditions de travail invivables des contrats ‘‘zéro heure’’, équivalents aux flexi-jobs. Ils revendiquent la fin des contrats ‘‘zéro heure’’ et un salaire horaire de minimum de 10£. De telles revendications offensives permettent de construire la solidarité avec les travailleurs d’autres McDonald’s, qui démultiplient des actions de solidarité pour accroître le rapport de force.

Les flexi-jobs signifient une dégradation majeure des conditions de travail. Cette mesure ne peut être renversée que par la lutte. Une campagne de mobilisation syndicale dans les secteurs de l’horeca et du commerce est nécessaire pour construire la solidarité et pour partir en action pour défendre de vrais contrats de travail et relancer la lutte contre le gouvernement !

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