Football : Big business vs supporters

Après une longue période de disputes et de négociations, VOO associé à Telenet (en Flandre) vient de remporter le contrat de football belge pour les 3 prochaines saisons. Les deux entreprises doivent annuellement payer 55,2 millions d’euros, soit 55 fois le montant payé il y a 20 ans à peine. Les grands clubs de la Première Division et leurs managers vont devenir plus riche : ils reçoivent 10 millions en plus par année. Comme toujours, les supporters n’ont qu’à regarder.

Article de Jarmo (Anvers)

Le contrat de Telenet et de VOO est limité aux trois matchs les plus ‘‘intéressants’’ par jour de match. Dans ce cadre, ‘‘intéressant’’ signifie ‘‘capables d’attirer le plus grand nombre de spectateurs’’. Il est évident que les supporters des équipes plus petites seront seulement servis si leur équipe joue contre un adversaire ‘‘intéressant’’. Avec un abonnement chez VOO, les supporters du Standard, d’Anderlecht ou de Bruges pourront voir leur équipe jouer chaque semaine. Il n’est pas neuf que les supporters des équipes d’autres divisions soient complètement exclus.

Les autres matches resteront chez Belgacom. Les supporters des ‘petites’ équipes de Division 1 auront besoin de deux abonnements : une chez VOO et l’autre chez Belgacom. C’est le cas pour la majorité des supporters, qui seront donc incapables de regarder le championnat dans son entièreté.

Toute la compétition a été réformée il y a deux ans, avec l’objectif de mieux répondre aux intérêts financiers des grands opérateurs de télévision et des grands clubs. Le système de Play Off assure que les grandes équipes jouent plus contre d’autres grandes équipes, il y a donc plus de matchs ‘‘intéressants’’, et donc plus rentables. Les équipes ‘‘moins intéressantes’’ peuvent entretemps jouer dans l’indifférence en Play Off 2, ou aucun prix n’est directement à gagner. Ainsi, l’écart entre les clubs ‘‘intéressants’’ (qui sont riches et obtiennent beaucoup de pognon par la télévision) et les ‘‘moins intéressants’’ (qui ont moins de fonds en provenance de la télévision, voir pas du tout) s’amplifie. Les petites équipes sont donc condamnées à rester petites, elles n’auront jamais de moyens suffisants pour rivaliser avec les plus grands clubs.

Sous le capitalisme, les compétitions sportives deviennent toujours plus une vulgaire farce où seul comptent les profits financiers des grands clubs et des chaines de télévision. Avec en plus la hausse du prix des billets, le système des contrats de télévision assure que de plus en plus de supporters quittent le terrain. Ces supporters n’ont en tout cas rien à dire dans la gestion de leur équipe, ils ne peuvent que regarder passivement se faire la répartition inéquitable de l’argent de la télévision, qui prédétermine les chances de leur équipe.

Il s’agit d’un exemple de la façon dont les intérêts commerciaux constituent la base de ce système capitaliste où tout est contrôlé. Même nos loisirs sont touchés, et détruits par le pognon. Nous sommes pour une compétition loyale, passionnante et participative, avec une répartition égale des ressources et le contrôle démocratique des supporters sur la gestion de leur équipe.

Banderole réclamant la suppression du contrat de football

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