Ce mercredi 17 juillet au matin, une action syndicale avait lieu devant les grilles fermées de l’usine de chimie Clariant à Louvain-La-Neuve. Les ouvriers y organisent un piquet de grève suite au licenciement, fin juillet, des deux délégués syndicaux de l’entreprise. La direction évoque le motif de ‘‘rupture de confiance’’ pour justifier sa décision. Pourtant, au vu du soutien reçu de la part des ouvriers de l’usine, tout ce que pouvait reprocher la direction de Clariant aux deux délégués était qu’ils faisaient leur boulot : défendre les conditions de travail de leurs collègues. Ces licenciements ont été effectués la vieille des congés annuels, ce qui démontre que la direction devait se douter qu’elle déclencherait la colère des travailleurs du site.
Par Baptiste (Wavre)
Alors que le personnel a exigé la réintégration des deux délégués, la direction a pour le moment refusé de négocier et a mis en avant qu’elle pourrait recourir aux astreintes des huissiers pour casser le piquet. A l’heure actuelle, le piquet est toujours de mise et les ouvriers sont déterminés à lutter pour la réintégration de leurs deux délégués Mohamed et Kamel.
L’action de soutien que la FGTB a organisé au piquet de grève a rassemblé quelques 200 militants syndicaux. Différents orateurs, dont Anne Demelenne, Thierry Bodson et un représentant de l’ICEM (Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses) ont notamment pris la parole pour pointer du doigt que ces licenciements représentaient une attaque contre les conditions de travail. Finalement, Clariant tente par là de faire payer la crise aux travailleurs.
Un des deux délégués nous expliquait que la direction avait pris pour habitude de vouloir faire appliquer des méthodes de travail qui sont pourtant illégales, comme le non respect des plages de récupération (surtout pour des intérimaires qui ont un horaire à pauses) ou encore le non respect des normes de sécurité relatives au stockage de produits dangereux et fortement odorants. Si à l’heure actuelle 5 ouvriers sont en arrêt maladie pour raison de douleurs dorsales, ce n’est pas le fruit du hasard puisque la direction n’hésite pas à contraindre les travailleurs à porter des charges qui dépassent les limites légales.
Au moment où la direction s’attaque à la tête de l’organisation syndicale dans l’entreprise, il n’y a aucun doute à avoir sur ses intentions. Les syndicats doivent se préparer à poursuivre la lutte pour la réintégration des deux délégués. Des victoires obtenues comme celle à BRC Anvers doivent être des références sur chaque lieu de travail où la direction s’attaque aux libertés syndicales. A BRC, la direction a finalement du réintégrer les deux délégués qu’elle avait licenciés une fois qu’elle a été confrontée à la lutte des travailleurs. En outre, l’action de soutien réalisée est une bonne chose pour les travailleurs en grève. Un plan d’action syndical démocratiquement élaboré permettrait de faire un pas supplémentaire pour contre-attaquer et empêcher les licenciements de délégués.