Le stalinisme, c’est-à-dire le développement d’une bureaucratie en Union soviétique, représentait un frein à l’économie planifiée. Une économie planifiée a besoin de la démocratie comme un homme a besoin d’oxygène. Sinon le système va se planter. C’est exactement ce qui s’est passé en Union soviétique et qui a finalement mené à sa perte. Après la restauration du capitalisme, il n’y a pas eu de progrès pour la majorité de la population. Le niveau de vie a chuté et la pauvreté prend une ampleur dramatique.
La faillite de l’URSS n’est pas due au socialisme, mais au bureaucratisme et au manque de démocratie dans la planification et dans la société. La révolution d’Octobre de 1917 avait ouvert la voie à beaucoup de progrès et d’acquis sociaux: la journée des 8 heures (et même de 6 heures pour le travail dur et dangereux), congés payés, réduction du travail de nuit (interdit aux femmes), congé de maternité de 6 à 8 semaines, allocations familiales, droit à la retraite,… Ces acquis sociaux étaient novateurs au début du 20e siècle. Mais l’isolement du jeune état ouvrier et le manque de démocratie à partir de la moitié des années 20, lorsque la bureaucratie stalinienne a pris le pouvoir, a freiné ce développement.
En 1936, dans La Révolution Trahie, Trotski a écrit ceci : "Le fonctionnaire finira-t-il par dévorer l’Etat ouvrier ou la classe ouvrière réduira-t-elle le fonctionnaire à l’incapacité de nuire? (…) Sans économie planifiée, l’U.R.S.S. serait rejetée à des dizaines d’années en arrière. En maintenant cette économie, la bureaucratie continue à remplir une fonction nécessaire. Mais c’est d’une façon telle qu’elle prépare le torpillage du système et menace tout l’acquis de la révolution. (…) L’arbitraire bureaucratique devra céder la place à la démocratie soviétique. Le rétablissement du droit de critique et d’une liberté électorale véritable sont des conditions nécessaires du développement du pays. Le rétablissement de la liberté des partis soviétiques, à commencer par le parti bolchevique, et la renaissance des syndicats y sont impliqués. "
La chute du régime stalinien, en 1989, a servi de prétexte pour rejeter les idées socialistes et promouvoir une offensive néo-libérale accélérée de la bourgeoisie. Mais cette offensive de la bourgeoisie, et la misère qu’elle provoque dans le monde du travail, provoquent la résistance des travailleurs et remettent à l’ordre du jour la question de l’alternative socialiste.