La Banque Nationale s’attend à une croissance économique de 2,6% pour la Belgique en 2011, et de 2,2% en 2012. Une croissance des profits est également à nouveau attendue. Mais, selon le patronat, les salaires n’ont pas à suivre cette tendance. Début d’année, ils ont obtenu une norme salariale avec une loi qui impose que les salaires ne peuvent croître que de 0,3% en 2011-2012.
Il en va différemment pour les managers eux-mêmes : en 2008-2010, les salaires de ceux des entreprises du Bel 20 (les plus grandes entreprises de notre pays) ont augmenté de plus de 20%. En 2010, ces mêmes entreprises ont réalisé 37% de profits en plus comparé avec 2009: 16,6 milliards d’euros. En 2009, les 500 entreprises aux plus grands profits ont payé en moyenne 3,76% de taxes.
Il n’est donc pas surprenant que la proposition de geler nos salaires soit rejetée par les travailleurs. Certains patrons ont eux-mêmes cherché des méthodes pour dépasser les 0,3%, entre autres avec des primes ou d’autres avantages. Dans d’autres entreprises, la norme salariale a été brisée dans les négociations. Les travailleurs des entreprises chimiques Evonik (ex-Degussa) et Bayer à Anvers et Solutia (ex-Monsanto) à Gand ont obtenu plus. Les deux premières entreprises donnent 3% d’augmentation pour 2011-2012 (dans le cas de Bayer en 25 mois). Chez Solutia, il s’agit d’une augmentation salariale de 0,50 euro par heure et une prime. Evonik et Oxeno (les deux entreprises sur les terrains de l’ancien Degussa) ont réalisé un profit de 122 millions d’euros en 2010, Bayer avait 167 millions de profits.
L’employeur d’Evonik déclarait dans la presse que l’augmentation salariale était nécessaire pour que le boulot soit attractif. Mais en général, les employeurs craignent que cet exemple soit trop suivi. Dans la chimie à Anvers, il y aura encore des négociations à Lanxess (septembre) et à BASF (fin de cette année). Pourquoi devraient-ils rester en dessous de 3% ? Dans l’entreprise chimique Dow Corning à Seneffe, les travailleurs ont fait grève pendant quelques jours et ont obtenu une augmentation salariale de 4% pour les 300 employés. Les travailleurs de la métallurgie Industeel (Marchienne-au-Pont) ont même obtenu 5% après une grève de 10 jours. Ces travailleurs avaient rejeté à 50,4% une première proposition de la direction.
Malheureusement, ces entreprises restent des exceptions. Mais ces travailleurs et délégués démontrent la possibilité d’obtenir plus que 0,3%.