Notre alternative: le socialisme

Lors d’un meeting organisé par la régionale Campine/Malines de la FGTB, Mia De Vits (SP.a) a déclaré qu’il n’existait pas d’alternative à l’économie du marché. Ce n’est pas du tout notre avis. Nous pensons qu’il existe une alternative à la pauvreté, à la guerre et à l’exploitation : le socialisme.

Geert Cool

Au cours des deux derniers siècles, le potentiel technologique maîtrisé par l’humanité a considérablement progressé. Malgré cela, 1,2 milliards de gens souffrent de la faim et 841 millions souffrent de malnutrition grave. Les forces productives se sont développées de façon considérable, mais uniquement au profit d’une infime minorité.

Dans une société socialiste

Le fonctionnement économique reposerait sur la planification. Les grandes entreprises et les multinationales, qui dominent près de 80% de l’activité économique, seraient placées sous le contrôle et sous la gestion démocratiques des travailleurs. Un gouvernement ouvrier ne serait pas une dictature, mais stimulerait la gestion démocratique. Cela irait beaucoup plus loin que ce que nous offre la démocratie bourgeoise d’aujourd’hui : aller voter une fois tous les 4 ans.

Dans une société socialiste les représentants élus sur base locale, régionale et nationale devraient rendre des comptes et seraient révocables à tout moment. Les élus ne doivent pas gagner plus que le salaire moyen, pour ne pas être coupé de ce qui vit dans la société. Aujourd’hui les parlementaires perçoivent une indemnité mensuelle correspondant à environ quatre mois d’un salaire moyen. Comment voulez-vous que dans ces conditions ils puissent s’impliquer pour défendre la population laborieuse? De plus, beaucoup de décisions sont prises par les grandes entreprises, sans la moindre consultation de la population.

Dans une société socialiste, des comités seraient élus à chaque niveau, sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles, pour contribuer à l’organisation de la production et de la société.

Certains pensent que tout cela est utopique. Mais dans presque chaque lutte de masse au cours des dernières décennies, les embryons d’une telle structure ont émergé. Lors de la Commune de Paris, mais aussi lors de grandes vagues de grève, des comités de grève, des comités de solidarité, des structures d’auto organisation des travailleurs naissent. Il faudra accorder aux travailleurs plus de temps et plus de moyens pour participer au contrôle de la société. Des mesures telles que la réduction du temps de travail, des crèches, et un enseignement de qualité sont donc indispensables.

Développer une telle planification ne sera pas si compliqué. La technologie moderne facilitera la planification démocratique. Nous ne sommes plus dans la Russie de 1917 où les moyens de communication étaient limités et où la majorité de la population était analphabète.

Aujourd’hui, la classe ouvrière a atteint un niveau d’instruction élevé. Beaucoup de travailleurs, surtout les jeunes, utilisent un ordinateur. Il existe des instruments technologiques comme l’Internet, des études de marché… Aujourd’hui il existe déjà une forme de planification capitaliste dans les grandes entreprises. Pourquoi ne pourrait-on pas les utiliser de manière rationnelle afin de savoir ce dont les travailleurs et leurs familles ont réellement besoin?

L’"appropriation" de la production par la classe ouvrière sera un grand pas en avant. Elle ira à contre-courant des intérêts des capitalistes qui possèdent aujourd’hui les moyens de production. La socialisation de la production et la planification socialiste démocratique de celle-ci en fonction des besoins de la population est la question politique la plus importante du mouvement ouvrier.

Quelques préjugés sur le socialisme

Le socialisme mènera-t-il à la disparition des talents individuels?

Une société où seuls les profits comptent et où l’inégalité et la misère sont la règle, mène à ce qu’une bonne partie des qualités humaines ne s’épanouissent pas. Dès lors que ce ne sont plus les profits mais les intérêts de la population qui sont au cœur de la société, il y aura plus de barrières à l’épanouissement individuel sur tous les terrains: culturel, scientifique, sportif,… Cela s’est vu en Union soviétique, après 1917 : une explosion d’initiatives et de créativité culturelle. Le socialisme ne signifie pas que nous porterons tous les mêmes vêtements ou que nous conduirons tous la même voiture,… Au contraire, le socialisme signifiera plus de diversité et que les travailleurs auront plus de temps et de moyens pour exprimer leur créativité.

Le socialisme ne renforcera-t-il pas la paresse?

Selon quelques-uns, l’homme serait paresseux de nature et n’aurait pas envie de travailler quand il n’existe pas de stimulant individuel, de la concurrence et/ou de la compétition. Comme si on avait tous notre propre lopin de terre à labourer ou notre propre atelier. En fait la toute grande majorité de la population ne possède pas de moyens de production. Beaucoup de travailleurs font leur travail non parce qu’ils sont stimulés par le fruit de leur travail, mais parce qu’ils sont obligés de travailler pour vivre. Dans une société socialiste, les travailleurs travailleront pour la richesse collective en l’investissant dans la production entière.

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Première page de Lutte Socialiste