Pendant des années, le Holding communal, qui regroupe la participation des communes (principalement dans Dexia), a ramené de juteux dividendes aux pouvoirs locaux. Mais depuis 2008 et le quasi-naufrage de Dexia, plus rien n’est assuré. Ces dernières années, pour verser ses dividendes, le Holding puise dans ses bénéfices reportés des années précédentes. Cette ‘‘cagnotte’’ s’épuise très vite: 85 millions fin 2008, 8,6 millions fin 2010.
Par Stéphane Delcros
En 2008, la crise avait poussé le Holding communal à injecter 500 millions d’euros pour sauver Dexia, l’ancien crédit communal, dont il est actionnaire à 14,14%. Pour pouvoir emprunter, le Holding avait offert cette participation dans Dexia en garantie. Mais l’énorme chute boursière des actions (-27% en 12 derniers mois) a entrainé celle de la garantie du Holding.
Fin mai, Dexia a accéléré son plan de restructuration en cédant des actifs toxiques et en vendant à perte des obligations. La perte attendue est de 3,6 milliards aux résultats du 2e trimestre. Dexia ne versera pas de dividendes à ses actionnaires, donc également au Holding. Les régions et l’Etat fédéral devraient à nouveau garantir la dette du Holding, même avec un montant nécessaire beaucoup plus élevé, mais cela ne règle pas le problème fondamental.
L’avenir de nos servicescommunaux
En 2008 -2009, lorsque les communes ont recapitalisé le Holding, l’accord leur prévoyait un rendement important de 13%. Beaucoup de responsables communaux ont été alléchés et ont endetté leur commune pour effectuer ce placement. Mais à cause de la situation de Dexia et donc du Holding, ce dividende est finalement diminué, mais les emprunts doivent être remboursés… Dexia est aussi vulnérable par ses partenaires en Espagne et en Italie. Quel est l’avenir de notre argent en cas de nouvelle chute financière et bancaire ?
La région wallonne devrait cette année verser elle-même aux communes la différence de dividende non perçu. Mais combien de temps ce système va-t-il tenir ? En 2011, ils devraient encore réussir à reporter le problème. Et 2012 ? Les prochains mois seront indécis concernant l’avenir financier de nos communes. Ne les laissons pas s’écouler sans commencer dès maintenant à construire un rapport de force en notre faveur, avec les habitants et le personnel des services communaux.
Aux niveaux local, régional et national, notre argent ne devrait pas être soumis à la spéculation et aux lois du néolibéralisme orienté vers les portefeuilles d’une petite élite. Il est urgent de dépasser les petites limites budgétaires accordées par le capitalisme et de décider nous-mêmes ce qui doit être fait avec notre argent.
Revendiquons la nationalisation complète du système bancaire et financier sous le contrôle des travailleurs, et arrachons-leur des mains la gestion de la vie communale pour l’orienter en fonction des besoins réels et non des possibilités budgétaires.