Les récents mouvements de masse illustrent la façon dont une situation révolutionnaire peut évoluer en une révolte de masse et en une recherche d’un gouvernement alternatif. Pour nous, l’aboutissement de ce processus est l’instauration d’un gouvernement des travailleurs représentant les intérêts de la majorité de la population et non pas ceux de l’élite.
Tout mouvement adoptant un caractère révolutionnaire voit apparaître la nécessité de formes d’organisations de la lutte permanentes. En général, il s’agit de comités ou de conseils démocratiquement élus qui rassemblent la population au niveau des entreprises, des quartiers, des écoles, des universités, etc. En Russie, les soviets (‘‘conseils’’) s’étaient en fait unis aux comités de grève, qui ont commencé à organiser des couches de plus en plus larges.
Dans ces organes de la révolution, les marxistes sont en faveur de la libre organisation des travailleurs et des jeunes en divers partis et courants, avec la liberté d’expression pour chacun. En Russie, les Bolchéviks avaient débuté en tant que courant minoritaire début 1917 mais, suite à l’expérience concrète acquise par les masses, suite à leur argumentation et à l’exemple donné par leurs militants, ils ont fini par emporter une majorité démocratiquement élue dans les soviets, les organes de masse de la classe ouvrière, de la jeunesse et des soldats.
Les représentants démocratiquement élus étaient révocables en permanence et ne pouvaient pas gagner plus que le salaire moyen d’un travailleur. Le niveau de vie sera plus élevé dans un système socialiste, mais les élus ne peuvent pas constituer une élite privilégiée avec un style de vie complètement étranger à celui de la population, comme sous le capitalisme ou le stalinisme. En définitive, la clé de la défense d’un État des travailleurs démocratique se trouve parmi les masses et non au sein d’un appareil policier ou militaire.
Les marxistes sont en faveur d’actions décidées et disciplinées, et non pas pour les “émeutes” ou le “chaos” que certains tentent d’associer à l’idée de “révolution”. Nous défendons l’utilisation de méthodes non-violentes au sein des mouvements de masse, mais pensons que les masses doivent organiser la défense du mouvement via des comités démocratiques de masse. Gagner le soutien de la majorité de la population est notre première tâche politique, ce qui différencie le marxisme des courants anarchistes.
Dans une économie démocratiquement planifiée, basée sur des entreprises qui appartiennent à la collectivité, ce genre de conseil, organisé sur les lieux de travail, dans les quartiers, etc. devra se réunir sur le plan local, mais aussi sur le plan national en un gouvernement ouvrier. Et plus largement, former la base pour un socialisme mondial qui est seul à offrir une solution à la pauvreté, au chômage, aux conflits ethniques et nationaux, à la destruction de l’environnement, etc