Le souhait de De Wever : des économies encore plus dures

En rejetant la note de Di Rupo, la N-VA a livré ses critiques concernant les plans d’économies. Le parti de De Wever affirme que les choses ne vont pas suffisamment loin à leur goût et regrette que l’indexation des salaires soit préservée, que l’âge de la retraite n’augmente pas assez vite et que le chômage ne soit pas limité dans le temps. En bref, l’austérité prévue par la note de Di Rupo allait déjà très loin, mais pas assez pour De Wever.

De façon extrêmement étrange, Bart De Wever tente de faire avaler que son refus de la note de Di Rupo est une  »résistance » contre le fait que le bon travailleur Flamand devrait payer pour tout selon De Wever. Mais, avec ce que De Wever propose, le  »bon travailleur Flamand » devrait payer encore plus ! De Wever ne s’adresse en réalité pas le moins du monde au travailleur ‘normal’ quand il met en avant les mesures qu’il voudrait voir mises en oeuvre. D’ailleurs, vous qui lisez ces lignes, quand avez-vous réussi à payer moins d’impôts grâce à la déduction des ‘intérêts notionnels ? Peut-être faites vous partie de ces 70.000 Belges qui disposent d’une fortune de plus d’un million d’euros ?

Pour De Wever, il n’est pas possible que les entreprises reçoivent moins de ‘cadeaux fiscaux’. Réduire les cadeaux fiscaux, c’est ce qu’il qualifie de  »tsunami fiscal ». Le fait est que, pendant ce temps, la moyenne des impôts des entreprises à diminué de 19.9% (en 2001) à 11.8% (en 2009). Pour de Wever, toucher aux intérêts notionnels, même légèrement, c’est un tabou.

Le travailleur ‘normal’ devrait être plus fortement pris en main selon De Wever. Récemment, en Flandre, le président de l’Open VLD, Alexander De Croo, a été surnommé  »Baby – Thatcher », en référence à Guy Verhofstadt, qui lorsqu’il était plus jeune reçu fin des années ’80 un tel surnom en conséquence de son approche fortement néolibérale. Il semble bien que ce soit dorénavant Bart De Wever qui lorgne sur le titre.

Que veut-il donc ? Il prétend que la note de Di Rupo ne rencontre que deux des six  »Recommandations Européennes ». Plus précisément, De Wever exige que les allocations de chômage soit limitées dans le temps (de 6 mois à 2 ans) avec le constat suivant:  »La Belgique est le seul pays ou tu peux recevoir des allocations de chômage pendant une éternité. » Il souhaite aussi que les ‘Allocations d’attentes’ soient supprimées. De Wever exige encore de s’en prendre à l’indexation des salaires, sans toutefois explicitement affirmer qu’elle doit être supprimée, mais en disant quand même que la garder n’est pas possible…

Les grandes entreprises et les topmanagers ont moins à craindre de Bart De Wever. Il trouve ainsi scandaleux que l’on touche à la déduction des intérêts notionnels, ce qui d’après lui signifierait une perte de crédibilité auprès des investisseurs étrangers. Larhétorique de De Wever parle du bon travailleur Flamand mais, dans les faits, il est bien plus soucieux des intérêts des investisseurs étrangers. Les topmanagers ont aussi trouver leur champion: la proposition de limiter la partie  »variables » des topmanagers (bonus et autres) à 30% du salaire total est décrite par De Wever comme étant une mesure destinée à  »intimider ».

Le 5 juillet, nous avons écrit sur notre site qu’il y a deux courants dans la politique des partis au Parlement  »Ces deux principaux courants – ceux qui veulent immédiatement provoquer la casse sociale et à entrer en confrontation avec les syndicats ainsi que ceux qui prévoient des ‘‘sangsues’’ qui font leur boulot tous les jours, mais qui font moins de bruit au début – n’offrent pas de perspectives agréables. Préparons-nous à lutter contre ces deux stratégies. Dans les syndicats, il est urgent de briser les liens que la direction continue à entretenir avec des partis qui n’ont à offrir aux travailleurs qu’une dégradation continue de leurs conditions de vie. » Ce constat est encore vérifié après les évènements de ces derniers jours.

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